Pour la 3ème fois, je vais faire un safari au lac Manyara, l’un des parcs nationaux que je préfère dans le nord de la Tanzanie. Avec plus de 400 espèces d’oiseaux répertoriées et d’énormes colonies de tantales ibis et de pélicans blancs, c’est un paradis pour les ornithologiques. Plus 400 espèces est un nombre élevé si l’on pense à la superficie réduite du parc (325 km² dont plus de 200 km² rien que pour le lac).
Il fait partie de mon safari roadtrip de 11 jours en Tanzanie qui est aussi passé par les parcs Arusha, Tarangire, Ngorongogo et Serengeti.
Safari jusqu’au bord du lac Manyara
Ce matin, j’ai réalisé mon dernier safari dans le parc national de Tarangire. Juste avant de sortir du parc, j’ai pu croiser une famille de lions. Espérons que mes safaris au lac Manyara seront tout autant intéressants.
En environ deux heures de temps, nous arrivons au village de Mto Wa Mbu situé à l’entrée du parc national. Nous nous installons au Jambo Lodge and Campsite situé en plein cœur du village.
Pendant que nous déjeunons sur le bord de la piscine un marabout d’Afrique vient se poser sur le haut d’un tronc d’arbres qui a été coupé. Il y a un nid au sein même du jardin de l’hébergement. Espérons que cette cigogne chauve et laide dont les mœurs se rapprochent des vautours saura nous porter chance.
La colonie de tantales ibis
Avant de pénétrer dans le parc national du lac Manyara, nous roulons à vitesse lente pour observer l’énorme colonie de tantales ibis qui nichent dans les arbres. Les plus jeunes sont sur le sol le long de la route. Je me demande bien combien il peut y avoir de tantales ibis dans le parc. 100 000 ? Je ne sais pas. Beaucoup en tout cas, vous l’aurez compris.
Une fois les formalités d’entrée réglées, nous pénétrons dans la forêt. Les premières antilopes que nous croisons sont des cobes à croissant. Ce n’est pas forcément l’espèce que je m’attendais à voir en premier en pleine forêt mais comme l’espèce vit toujours près de points d’eau et que le lac Manyara n’est pas loin…
Le couple d’ombrettes africaines
En traversant un petit pont qui enjambe une rivière, nous observons un couple d’ombrettes africaines. Le nid ne doit pas être loin. Tout est réuni : un cours d’eau peu profond pour pêcher, de grands arbres pour poser l’énorme nid qu’elles confectionnent. D’ailleurs, le lendemain, nous reverrons le même couple au même endroit et croiserons aussi sur une piste adjacente le nid.
Fin du safari sur le bord du lac Manyara
Voilà, nous arrivons avec le 4×4 sur le bord du lac Manyara. La densité d’oiseaux et d’espèces est réellement impressionnante. Dans les herbes longeant la piste, nous croisons d’abord un couple de grue royale, des ibis falcinelles immatures, un œdicnème criard puis c’est le festival des oiseaux aquatiques : échasse blanche, héron cendrée, héron garde-bœuf, héron mélanocéphale, grande aigrette, spatule blanche, ibis sacré, amblyospize à front blanc, tantale ibis, pélican blancs, canard à bec rouge, dendrocygne veuf, mouette à tête grise, sans oublier l’aigrette ardoisée dont nous nous délectons de sa technique de pêche tout à fait unique. Pour rechercher sa proie, elle déploie ses ailes pour former une sorte de parasol qui va éviter les reflets du soleil à la surface de l’eau. Cette technique aurait aussi comme but d’immobiliser les poissons.
Vers 16h30, il nous faut quitter les lieux pour revenir tout doucement vers la porte d’entrée du parc national du lac Manyara. En chemin, nous croiserons un calao à joues d’argent perché sur les branches d’un arbre. On le distingue des autres calaos grâce au trait jaune clair situé à la base du bec noir sali. C’est un mâle car ses yeux ne sont pas sertis d’un trait rouge. Les calaos surmontés d’un casque m’ont toujours énormément impressionné.
Journée complète de safari jusqu’au sud du parc national du lac Manyara
Le J2, nous franchissons la porte du parc national vers 6h30 pour une nouvelle journée de safari au lac Manyara. Nous avons emporté les pique-niques afin de pouvoir explorer le sud du parc national.
Des babouins par milliers
Ce matin, les babouins font leur festival. Nous croisons de grandes familles de plus d’une centaine de têtes. Depuis l’épisode dans le parc national d’Arusha, je reste méfiant. Je n’ai pas envie qu’un nouveau singe entre dans le 4×4.
Nous croisons aussi ce matin quelques singes bleus que j’ai toujours trouvés d’aspect plus sympathiques.
La forêt tropicale du lac Manyara concentre l’une des plus grandes densités mondiales de singes.
Nos premiers éléphants de Manyara
Les éléphants dans le parc national du lac Manyara fréquentent les grandes forêts. Il n’est pas simple de les voir. Mais il y a une autre raison qui est moins réjouissante. Dans le parc national du lac Manyara, la population d’éléphants est passée de 500 individus en 1984 à environ 150 en 1988, puis à environ 36 en 2007. Trois raisons principales à cela : le braconnage, la déforestation et la pression toujours plus grande des activités humaines.
En 2012, la population d’éléphants était remontée à 249 individus dans le parc national du lac Manyara et le Manyara Ranch Conservancy situé à l’est du parc national.
Les euplectes ignicolores, les guêpiers nains et les autres rencontres
Tout en poursuivant vers le sud du parc national du lac Manyara, on longe le lac, la forêt s’ouvre par endroit. Nous aurons la chance de croiser plusieurs euplectes ignicolores. C’est toujours un plaisir de photographier le mâle lorsqu’il est en plumage nuptial. Son plumage quitte ses teintes brunes mouchetées pour devenir noir et rouge orangé.
Dans le même secteur, on croisera aussi deux guêpiers nains, une autre espèce d’oiseau que j’affectionne particulièrement pour son plumage très esthétique. Très colorées aussi, des amarantes du Sénégal barbotent dans un ruisseau pendant qu’un martin-pêcheur à tête grise observe ses potentielles proies depuis une branche.
Nous apercevrons aussi un grive tachetée et un vautour palmiste africain juvénile.
Vervets, babouins, impalas, dik-diks, oréatragues sauteurs, phacochères, gnous, buffles et girafes complèteront nos observations concernant les mammifères.
Les pélicans blancs par milliers
Plus au sud encore à l’est de Geyasagong Hill (1666 m), on arrive sur la colonie de pélicans blancs, le plus grand des deux espèces de pélicans présents en Tanzanie. Il est visible en grand nombre au lac Manyara car les eaux du lac sont très poissonneuses. Il faut dire qu’avec 1 kg de poisson mangé par jour, il faut un sacré vivier pour nourrir la colonie.
Il semble y avoir autant de pélicans blancs dans le lac que dans le ciel où ils tournent en rond comme si on leur avait payé un tour de manège.
Au milieu de ce tintamarre de pélicans blancs, aigrettes garzettes et hérons cendrés semblent vouloir se faire une place. Les tantales ibis sont aussi bien présents sur les rives du lac Manyara.
Les sources chaudes du lac Manyara et les flamants roses
Sur le coup de 13h, nous nous arrêtons sur le site de pique-nique pour déjeuner à l’ombre.
Le ventre plein, nous partons à pied voir la source chaude qui s’écoule dans le lac Manyara puis poursuivons à pied sur le chemin en pilotis du Maji Moto Board Walk pour nous approcher des flamants roses. Il y en a une centaine. En chemin, nous croisons des échasses blanches et un martin-chasseur du Sénégal juvénile bien curieux.
Sur le retour au village de Mto Wa Mbu, rencontre avec un aigle martial, des bucorves du sud, de nouveaux éléphants, babouins et calaos à joues d’argent. Ce nouveau safari au lac Manyara a encore révélé son lot de belles observations. Je reviendrai encore… Maintenant, direction le parc national Serengeti.
Cahier pratique
Comment y aller ?
Vol international jusqu’à l’aéroport international Kilimanjaro près d’Arusha.
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Prix d’entrée dans le parc national Manyara
Voici le tarif par jour pour les étrangers.
- + de 16 ans : 45 $
- 5 à 15 ans : 15 $
- de 5 ans : gratuit.
Si vous passez par un tour-opérateur, les prix d’entrée sont généralement inclus.
Avec qui faire son safari au lac Manyara ?
Pour votre safari en Tanzanie (y compris pour votre ascension du Kilimandjaro), je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès des deux agence de voyage locales francophones avec qui je travaille en Tanzanie. Je les ai sélectionnées pour leur sérieux et leur capacité à répondre aux demandes personnalisées. Contactez Mylène et Carlo, Expert sur la Tanzanie.
Où dormir dans le parc national Manyara ?
La majorité des voyageurs dorment à l’extérieur du parc national Manyara dans le village de Mto Wa Mbu car c’est moins cher et on y trouve toutes les commodités.
J’ai personnellement dormi au Jambo Lodge and Campsite. Cela conviendra aux petits-budgets. Autre solution dans la même catégorie et juste à côté, le Fig Tree Camp.
Voici d’autres solutions :
- Lake Manyara Serena Safari Lodge : Le confort d’un 3 étoiles surplombant le lac Manyara. La valeur sûr de la chaine Serena.
- Migunga Tented Camp : un petit camp de toile de 21 chambres tout à fait charmant. Un très bon rapport qualité/prix.
- Escarpment Luxury Lodge : un lodge de luxe situé sur les hauteurs du parc national Manyara et sur le route du cratère Ngorongoro
Quand visiter le parc national du lac Manyara ?
Pendant la saison sèche de juillet à octobre pour les grands mammifères et pendant la saison humide de novembre à juin pour l’observation des oiseaux.
Guides d’observation
- Tourisme : Lonely Planet Tanzanie – Guide du Routard Kenya Tanzanie
- Faune : Kenya-Tanzanie : Le guide du safari, faune et parcs. Bien qu’il date de 2007 et qu’il n’a pas été réédité, ce guide reste la référence francophone pour les safaris au Kenya et en Tanzanie. Et aussi Guide photo des grands mammifères d’Afrique et aussi Stuarts’ Field Guide to National Parks & Game Reserves of East Africa (en anglais)
- Oiseaux : Birds of Kenya and Northern Tanzania (en anglais) ou Birds of East Africa (Kenya, Tanzania, Uganda, Rwanda, Burundi) (en anglais) disponible aussi en application IOS et Android.
Plus d’infos : Tanzanian Tourist Board
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Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
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