Lors de mon voyage au Sri Lanka pour photographier les mammifères et les oiseaux de Ceylan, j’ai realisé une journée de safari dans le parc national Maduru Oya. Très peu fréquenté, il était situé sur ma route entre les parcs nationaux Yala et Bundala, et le parc national Wilpattu. Présentation du parc national Maduru Oya, retour sur mes observations et conseils pratiques.
Peut-être vous demandez-vous où faire un safari au Sri Lanka ? Réponse dans mon article dédié à ce sujet. Je vous présente mes parcs nationaux et réserves coups de coeur.
Le parc national Maduru Oya
Situé à environ 50 km de Polonnaruwa, le parc national Maduru Oya a été créé en 1983. C’est un parc récent comparativement à Yala dont la création date de 1938.
Face au projet hydroélectrique de Mahaweli qui vise à fournir une irrigation pour l’agriculture, le gouvernement sri lankais a décidé de classer la zone du Maduru Oya comme parc national pour protéger le bassin versant et les réservoirs ainsi que la faune qui vit autour, en particulier l’éléphant d’Asie. La superficie du parc est de 586 km².
Le parc national se trouve dans la zone sèche du Sri Lanka. Il est constituée de forêts tropicales sèches à feuilles persistantes mixtes caractérisée par des espèces d’arbres telles que Drypetes sepiaria, Chlororylon sweitenia, Manilkara hexandra, Limonia acidissima, Pterospermum canescens et Cassia fistula.
Maduru Oya est riche en faune. Eléphants d’Asie, léopard, ours paresseux, buffle, cerf axis, chacal doré, sambar sont les espèces les plus communes mais restent difficiles à observer en raison de la faible fréquentation du parc. La population d’éléphants était estimée à 150-200 individus en 2007. Le parc abrite une riche avifaune autant en zone forestière qu’en zone humide.
Des éléphants et mammifères craintifs
Je rejoins avec mon chauffeur l’une des portes d’entrée du parc national Maduru Oya, celle d’Henanigala. Ce n’est pas la porte principale. Il n’y a d’ailleurs qu’un petit baraquement. Un ranger et un 4×4 nous attendent. La veille aucun visiteur n’était entré.
Nous ne tardons pas à croiser nos premiers éléphants d’Asie. A Maduru Oya comme dans le reste du Sri Lanka, c’est la sous-espèce Elephas maximus maximus que l’on peut observer. Les premiers pachydermes croisés détalent à notre approche. Voilà qui est bien différent du parc national Udawalawe ou de Yala. C’est qu’ici les animaux ne sont pas habitués à croiser beaucoup de visiteurs. Il nous faudra beaucoup de patience et de calme pour observer et photographier les éléphants et les autres mammifères du parc.
A deux reprises, nous avons croisé des groupes d’éléphants constitués de plus de 25 individus. Aucun n’avait de défense. Saviez-vous que moins de 10% des éléphants d’Asie mâles en étaient pourvus ?
L’aigle huppé, le Kétoupa brun et les autres oiseaux
La première espèce que nous rencontrerons est la superbe cigogne épiscopale. J’aime beaucoup ses reflets violets bien tranchés qui m’indiquent que l’espèce est en période nuptiale. Pas trop loin d’où nous sommes (près de l’entrée), il y a le réservoir d’Henanigala wewa, ce qui explique la présence de l’espèce.
Pendant quelques minutes, on assistera aussi à la chasse d’un guêpier d’orient. Des quatre guêpiers qu’on trouve au Sri Lanka, c’est le plus comment. Mais le voir se débattre pour attraper en vol des mouches fut un moment intéressant à observer. Et puis, j’aime beaucoup son dégradé de vert surmonté par un cou turquoise. Je ne suis pas très objectif, j’aime d’une façon générale les guêpiers.
Restons dans les oiseaux communs du Sri Lanka avec les observations de deux espèces de pigeons : le colombar pompadour et le carpophage pauline. Le premier a un plumage à dominante verte alors que le second, plus grand, a une tête gris rose et des secondaires et primaires vertes foncées. Ils sont tous les deux endémiques à l’Asie du sud-est.
Le Kétoupa brun, un hibou de plus de 50 cm de haut, est la prochaine espèce d’oiseau observée. Il vit sur une large frange de l’Asie du sud-est. Ses serres acérées lui permettent d’attraper crabes, amphibiens ou reptiles.
Sur le chemin du retour, après être arrivé au réservoir de Maduru Oya, j’observerai un aigle huppé. On trouve chez cette espèce des individus au plumage sombre et d’autre au plumage clair. La sous-espèce Nisaetus cirrhatus ceylonensis du Sri Lanka dispose d’une crête bien visible. On le rencontre souvent perché sur une branche car il chasse à l’affût dans le feuillage attendant qu’un serpent, un coq de Lafayette ou un petit mammifère passe à proximité de sa cache. L’aigle huppé est un rapace solitaire endémique du continent asiatique.
Coq de lafayette, endémique au Sri Lanka, et paon bleu seront aussi observés lors de ce safari.
Ce safari dans le parc national Maduru Oya a consisté en un aller/retour entre la porte d’entrée d’Henanigala et le réservoir de Maduru Oya. La très grande majorité des oiseaux observés et photographiés l’a été dans la zone forestière. Au réservoir, pas grand-chose à observer à part des pêcheurs locaux manipulant un filet.
Cerfs axis et léopard
Pendant toute la durée de mon safari à Maduru Oya, j’ai pu croiser des cerfs axis. C’est d’ailleurs le cervidé que j’ai vu bien que le sambar soit aussi présent dans le parc national.
Sur le chemin du retour, en toute fin de safari, nous entendons un cerf axis lançait un cri d’alerte. Il ne le fait jamais à la légère. C’est qu’un prédateur est dans le secteur. Au Sri Lanka, le principal prédateur des cervidés est le léopard en l’absence du tigre.
Le chauffeur stoppe le 4×4. On se met à l’écoute, on observe aux jumelles puis on se remet en route. Des empreintes du passage du félin sont restées sur la piste humide. On s’arrête à nouveau et on attend. Le léopard ne se montrera pas. Nous avons dû le rater de peu. Je ne le savais pas encore mais ma rencontre avec le léopard n’était que remise puisque je le verrai au parc national Wilpattu.
Cahier pratique
Comment se rendre au parc national Maduru Oya ?
Vol international jusqu’à l’aéroport de Colombo. Le parc national Maduru Oya se trouve ensuite à 6h de route.
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Où dormir ?
J’ai personnellement dormi au Mapakada Village sur la rive du . Bon confort, cadre agréable. C’est une bonne option si vous venez du sud du Sri Lanka. Il faut un peu plus d’1h pour rejoindre la porte d’Henanigala du parc national Maduru Oya. Autre option, dormir à Polonnaruwa à 50 km de là .
Quand y aller ?
Située dans la zone sèche du Sri Lanka, les conditions climatiques du parc national Maduru Oya sont dominées par la mousson du nord-est, qui est présente d’octobre à janvier. Il est conseillé de visiter le parc national pendant cette période.
Avec qui faire son safari au Sri Lanka ?
Pour votre voyage naturaliste au Sri Lanka, je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence de voyage locale francophone avec qui je suis parti. Je l’ai sélectionnée pour son sérieux et sa connaissance de Ceylan. Contactez Catherine, Experte sur le Sri Lanka.
Guides de voyage et guides naturalistes
- Guide du Routard Sri Lanka : guide généraliste pour les voyageurs indépendants.
- Sri Lankan Wildlife aux éditions Bradt (en anglais) : guides naturalistes de petits formats. Parfait pour emporter en voyage et avoir une vue globale de la faune du Sri Lanka (.
- Wildlife Sri Lanka : Plus fouillé que le précédent, la taille de l’ouvrage l’empêche toutefois de l’emporter avec soi en voyage (en anglais).
- A Photographic Field Guide To The Birds Of Sri Lanka : présente les 468 espèces du Sri Lanka avec photo. Le livre comprend également des informations sur le climat et la topographie, les ordres et les familles, les résidents, les migrants, les endémiques, les vagabonds et les migrants très rares, la topographie et les principaux sites d’observation des oiseaux (en anglais).
- Birds of Sri Lanka : L’ouvrage d’identification des oiseaux de référence avec des planches à dessin (en anglais).
- A Naturalist’s Guide to the Reptiles of Sri Lanka : la référence pour les reptiles au Sri Lanka (en anglais)
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Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
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