J’ai réalisé deux jours de safari au parc national Wilpattu dans le nord-ouest du Sri Lanka lors de mon voyage naturaliste à Ceylan. Retour sur mes observations et conseils pratiques pour vous aider à organiser votre safari à Wilpattu.
Si vous vous demandez où faire vos safaris au Sri Lanka ?, allez lire mon article à ce sujet. Le parc national Wilpattu fait parti de ma sélection de parcs nationaux et réserves à découvrir au Sri Lanka mais il y a bien d’autres sanctuaires sur ma liste.
Le parc national Wilpattu
Wilpattu est un parc national de 1317 km² situé à 40 km à l’ouest d’Anuradhapura, ancienne capitale du Royaume d’Anuradhapura entre le IVᵉ siècle av. J.-C. et le Xᵉ siècle, ce qui en fait le plus grand parc national du Sri Lanka. C’est aussi le plus ancien. Il a été créé en 1938.
En phase avec son écosystème Wilpattu tire son nom de la centaine de lacs qui le compose. Ces lacs naturels, les « willus » sont entourés de plaines herbeuses et de jungle dense ou de broussaille. A Wilpattu, on parle de forêt sèche car les précipitations moyennes sont limitées à 1000 mm par an, majoritairement pendant la période de la mousson entre octobre et janvier.
Wilpattu est l’un des parcs nationaux au Sri Lanka les plus réputés pour l’observation du léopard et de l’ours lippu. Le parc comptabilise 31 espèces de mammifères.
Du côté des oiseaux, la densité est aussi importante même s’il est difficile de savoir exactement le nombre d’espèces qui fréquente à l’année ou de passage le parc national Wilpattu. Le Ceylon Bird Club parle de 223 espèces, soit environ 50% des espèces présentes au Sri Lanka dont plusieurs espèces endémiques au Sri Lanka comme le coq de Lafayette, le colombar pompadour ou encore le coryllis de Ceylan. Le parc national Wilpattu est d’ailleurs une zone humide d’importance internationale Ramsar.
La présentation du parc national Wilpattu étant faite, place au récit de mes safaris. J’ai rejoint Wilpattu en venant du parc national Maduru Oya et en passant par Dambulla. Après m’être installé à ma pension en fin de matinée à moins de 2 km de la Wilpattu Hunuwilagama Entrance, je pars pour mon premier safari.
Sur la piste du léopard et du chat de la jungle
On s’engage sur la longue piste qui s’enfonce au cœur du parc national Wilpattu. Je ne tarde pas à observer des macaques à toque ainsi qu’une mangouste indienne grise et quelques oiseaux comme le tchitrec de paradis, la sous-espèce ceylonensis, cousine de celles du Kenya ou de la Tanzanie.
Le léopard est le mammifère que tous les visiteurs espèrent observer à Wilpattu. Nous sortons d’une zone forestière dense. Sur notre gauche une grande plaine s’ouvre devant nous, le ciel est chargé de nuages noirs. C’est la fin de la saison de la mousson (nous sommes en janvier) et bien que les pluies soient assez rares, elles peuvent être violentes. Par précaution, le chauffeur, du village de ma pension, stoppe le 4×4 et sort les jumelles. Quelle ne fut pas notre surprise de voir un mâle léopard à la lisière de la forêt. Nous voyant jumeller, d’autres véhicules s’arrêtent près de notre 4×4. Nous restons deux bonnes heures sans bouger en espérant le voir s’approcher de nous. Il ne bougera pas. Nous devons finalement rebrousser chemin pour sortir du parc sans dépasser l’heure limite de fermeture. En chemin, nous croisons des tantales indiens et des calaos Malabar. Il fait quasi nuit quand nous franchissons la porte.
Le soir alors que le dîner se prépare, mon guide me propose d’aller nous balader le long de la route à la sortie du village pour observer à la torche le chat de la jungle. Un peu plus tôt dans mon voyage, j’avais eu la chance de le croiser au parc national Udawalawe. Je ne pensais pas le revoir de sitôt car son observation est rare. Si le photographier de nuit à l’aide d’une lampe torche aux piles usées par le temps est extrêmement compliqué, j’ai été ravi de le revoir.
Le muntjac et les autres herbivores
Le lendemain matin, nous entrons dans le parc national dès son ouverture à 6h00. Il fait encore nuit. Assez rapidement, je croise pour la première fois un muntjac indien qu’on nomme aussi le cerf aboyeur. Cette petite antilope d’environ 70 cm de hauteur au garrot s’observe rarement car elle est discrète, solitaire et aime particulièrement les forêts denses et sombres. Ce matin, la chance semble nous sourire.
Au cours de cette nouvelle journée de safari à Wilpattu, nous croiserons d’autres espèces d’herbivores comme le cerf axis et le sanglier. Varan, crocodile, écureuil géant, chacals dorés, mangoustes indiennes grises seront aussi observés cette seconde journée de safari.
Des oiseaux en voici en voilÃ
La densité d’oiseaux est assez impressionnante dans le parc national Wilpattu. La grande variété d’écosystèmes explique leur présence. De façon succincte, on distingue la zone forestière qui attire un grand nombre de rapaces, passereaux, pics et les lacs qui sont attractifs pour les oiseaux d’eau et les oiseaux migrateurs.
Voici la liste des oiseaux que j’ai pu observer et photographier pour la plupart (parfois pour identification). En forêt : gobemouche de Tickell, calao de Ceylan, endémique au Sri Lanka, grive à tête orange, coq de Lafayette, lui aussi endémique, tchitrec de paradis, serpentaire bacha et aigle huppé pour les rapaces. Près des lacs et dans les zones ouvertes ou semi-ouvertes : milan sacré, paon bleu, marabout chevelu, grande aigrette, aigrette intermédiaire, cigogne épiscopale pour les échassiers, sterne naine, vanneau indien, bulbul à ventre rouge, gravelot à collier interrompu, Chevalier aboyeur, pluvier argenté, Chevalier guignette, échasse blanche, bécassine à queue pointue pour les limicoles ainsi que trois des quatre espèces de guêpier avec le guêpier à queue d’azur, le guêpier de Leschenault et le guêpier d’Orient.
Wilpattu est une belle destination pour l’observation des oiseaux. Découvrez ma sélection des meilleurs sites ornithologiques au Sri Lanka.
Une autre observation de léopard
C’est la fin de matinée. Nous nous dirigeons vers le site à pique-nique en discutant des observations faites dans la matinée. Soudain, un cri d’alerte de cerf axis déchire le silence de la forêt. Le chauffeur stoppe le 4×4 et coupe le moteur. Nous sommes nous aussi en alerte, les oreilles tendues vers le moindre bruit et le regard balayant les arbres.
Quelques secondes plus tard, une éternité à mes yeux, on observe devant le 4×4 un léopard sortant la tête de cette épaisse jungle. Il tourne la tête vers nous et traverse la piste puis disparaît aussi vite qu’il est apparu. C’est tout à fait le genre de rencontre qui fait un plaisir immense.
A table avec les singes
A l’heure du midi, je reste au cœur du parc national Wilpattu pour me rendre à l’aire de pique-nique.  Le site est équipé de toilettes et d’un baraquement fermé. La plupart des visiteurs préfèrent souvent pique-niquer à l’extérieur mais finissent par manger à l’intérieur car les singes, macaques à toque et langurs d’Hanuman, sont à l’affût pour chaparder la moindre nourriture. Et croyez-moi, ils savent y faire !
Sur les lieux, j’ai aussi pu croiser le coq de Lafayette, endémique à Ceylan.
Sur les traces de l’ours lippu
C’est la fin de journée dans le parc national Wilpattu. Nous avons passé une très belle journée de safari. Mon chauffeur m’indique que l’ours lippu qu’on appelle aussi à tord ours paresseux, car il n’a rien de flegmatique, aime fréquenter la forêt de ce secteur du parc national mais qu’il est bien plus facile à observer en juin et juillet car les ours sont en quête permanente de fruits frais.
Nous voilà donc en train de scruter la forêt au cas où. Et l’impensable se passa. Un ours sortit de derrière un buisson pour s’assoir plus loin, se gratter, nous observer. Pendant près de 45 mn, nous l’observons aux jumelles et faisons quelques photos. Une très belle observation malgré la lumière déclinante de fin de journée. Saviez-vous que l’ours lippu se nourrissait principalement de fourmis et de termines qu’il aspire par la gueule ? Après Ranthambore en Inde, c’est la seconde fois que je l’observais en safari.
Cahier pratique – parc national Wilpattu
Comment se rendre à Wilpattu ?
Vol international jusqu’à l’aéroport de Colombo. Le parc national Wilpattu se trouve à 200 km au nord de la capitale. Comptez 4h de route pour vous y rendre.
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Avec qui partir ?
Pour votre voyage naturaliste au Sri Lanka, je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence de voyage locale francophone avec qui je suis parti. Je l’ai sélectionnée pour son sérieux et sa connaissance de Ceylan. Contactez Catherine, Experte sur le Sri Lanka.
Où dormir près du parc national Wilpattu ?
Je vous recommande deux camps de toile situés à environ 10 mn de l’entrée est du parc national Wilpattu :
- Leopard Trails Wilpattu
- Big Game Camp by Eco Team
Quand y aller ?
Des safaris peuvent s’organiser toute l’année à Wilpattu.
La température annuelle dans le parc est comprise entre 27°C et 30°C et les précipitations annuelles sont d’environ 1000 mm. Le parc national de Wilpattu est situé dans la zone sèche mais la plupart du temps la végétation est bien verte. La saison des pluies commence en septembre et se termine fin décembre tandis que les pluies inter-mousson sont attendues entre mars et mai. La période de sécheresse dans le Parc s’étend de juin à début septembre. Les deux mois à éviter sont octobre et novembre.
Guides de voyage et naturalistes
- Guide du Routard Sri Lanka : guide généraliste pour les voyageurs indépendants.
- Sri Lankan Wildlife aux éditions Bradt (en anglais) : guides naturalistes de petits formats. Parfait pour emporter en voyage et avoir une vue globale de la faune du Sri Lanka (.
- Wildlife Sri Lanka : Plus fouillé que le précédent, la taille de l’ouvrage l’empêche toutefois de l’emporter avec soi en voyage (en anglais).
- A Photographic Field Guide To The Birds Of Sri Lanka : présente les 468 espèces du Sri Lanka avec photo. Le livre comprend également des informations sur le climat et la topographie, les ordres et les familles, les résidents, les migrants, les endémiques, les vagabonds et les migrants très rares, la topographie et les principaux sites d’observation des oiseaux (en anglais).
- Birds of Sri Lanka : L’ouvrage d’identification des oiseaux de référence avec des planches à dessin (en anglais).
- A Naturalist’s Guide to the Reptiles of Sri Lanka : la référence pour les reptiles au Sri Lanka (en anglais)
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BlogmywildlifeJe m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
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