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Affût photo aigle royal en Finlande

Lors de mon voyage naturaliste en Finlande autour de Kuusamo et de Khumo, j’ai réalisé un affût pour photographier l’aigle royal. Retour sur cette expérience incroyable. Prochainement, je complèterai mon article avec mes affûts d’aigles royaux dans la région d’Oulu. En attendant, vous pouvez déjà lire le récit de mes affûts photo autour d’Oulu (aigle royal, épervier d’Europe, grand-duc d’Europe, autour des palombes, tétras lyre).

L’aigle royal

L’aigle royal est un rapace diurne qui vit en Amérique du nord, en Europe, en Afrique du nord, au Moyen-Orient et en Asie. En Finlande, l’espèce est principalement présente dans le nord de la Finlande de la Carélie du Nord à la Laponie et on estime qu’il y a actuellement 330 à 460 couples d’aigles royaux se reproduisant dans le pays. Six sous-espèces se partagent les aires de répartition au niveau mondial. En Finlande comme dans le reste de l’Europe, on trouve la sous-espèce Aquila chrysaetos chrysaetos. Dans le folklore finlandais, l’aigle royal est aussi appelé « kokko ».

C’est le second plus grand rapace en Finlande après le pygargue à queue blanche. Il peut mesurer jusqu’à 93 cm de longueur pour une envergure de 225 cm. Il peut peser plus de 6kg. La silhouette harmonieuse du rapace dégage une certaine puissance avec ses ailes longues et larges et sa tête proéminente.

Le plumage de l’aigle royal est brun sombre. Le juvénile a un plumage sombre plus uniforme et les zones blanches sur les ailes sont réparties sur toute la longueur des ailes (visible en vol). Ces zones blanches vont se disloquer chez l’immature. Chez l’adulte, la couleur dorée à l’arrière de la tête et du coup est plus marquée. Il porte alors magnifiquement son nom en anglais (« Golden eagle »). Le plumage adulte s’acquiert vers 5/6 ans.

L’aigle peut se confondre avec l’aigle ibérique mais en Finlande aucune raison de s’inquiéter puisque l’air de répartition n’est pas la même. La seule confusion possible est avec le pygargue à queue blanche mais l’allure en vol est différente et plein de petits détails les distinguent.

Le nid de l’aigle royal est constitué d’un énorme tas de branches bordé de petites brindilles, d’herbe, de mousse et de lichen. Il peut faire jusqu’à 2 m de large et 3 m de haut. il est généralement construit dans un pin en Finlande mais il peut aussi se retrouver dans d’autres arbres ou sur un affleurement rocheux. Les couples peuvent avoir plusieurs nids, utilisés alternativement. La femelle pond 2 à 3 oeufs à partir de début mars, principalement incubés par la femelle pendant 42 à 45 jours. Les juvéniles sont capables de voler après 68 à 77 jours.

A l’échelle mondiale, l’aigle royal est classé en préoccupation mineure par l’UICN. En Finlande, il est classé comme vulnérable.

Aigle royal, finlande

L’affût photo

L’affût photo que j’ai utilisé se situe au sud de la Laponie à environ 1h de route de Kuusamo avec une vue splendide sur le canyon d’Oulanka où un couple d’aigles royaux a établi son nid. Le site est constitué de deux affûts connectés pour 4 et 5 personnes et de deux autres affûts connectés pour 2 et 3 personnes. Il peut donc accueillir 14 personnes en même temps.

Dans les affûts, on dispose d’un trou pour passer l’objectif et de vitres sans tain autour pour observer l’activité face à l’affût. Des tablettes permettent de positionner la tête du trépied pour photographier plus confortablement. Le trépied lui n’est pas utile. Bien entendu, chaque photographe a une chaise. Il y a des toilettes sèches et chaque affût dispose d’un chauffage au gaz. Il est même possible d’aménager les affûts pour y dormir si le photographe souhaite rester plusieurs jours de suite.

Face à l’affût, une prairie ouverte enneigée bordée de pins et quelques branches positionnées près de l’affût où sont déposés les appâts.

Retour sur mes affûts pour photographier l’aigle royal

J’ai réalisé deux affûts fin avril pour photographier l’aigle royal sur ce site. C’était la toute fin de la saison pour photographier le rapace.

Mon premier affût

Le véhicule se gare à 1 km environ de l’affût car avec la fonte de la neige, la piste s’est transformé en bourbier. Je termine l’approche à pied. Il est 15h30 lorsque j’entre dans l’affût. J’installe ma tête pendulaire et mon matériel photo. La prairie est encore enneigée au sol mais les arbres étaient dépourvus de neige.

Rapidement mésanges charbonnières et pics épeiches font des passages répétés. Cela permet de passer le temps et d’éviter l’ennui même si ces deux oiseaux communs dans notre hexagone ne sont pas l’objectif du jour.

Une corneille mantelée facilement reconnaissable à son plumage bicolore fera deux rapides passages pour amasser du duvet de plumage pour le nid. 17h30, un pigeon ramier se pose sur les branches d’un pin. Toujours pas d’aigle royal en vue.

A partir de 17h30, l’activité s’intensifie. D’abord un geai des chênes qui arrivent devant l’affût puis un couple de pics noirs en bordure de la clairière. Là, c’est une excellente surprise. Ils ne viendront hélas pas très proches de mon objectif. Quelques minutes plus tard, c’est au tour d’un pic cendré de faire une rapide apparition. Je n’avais jamais photographié l’espèce avant, je suis ravi même si l’aigle royal n’est toujours pas venu. Je commence tout doucement à me demander s’il va venir. Olli, l’ornithologue local, m’avait prévenu qu’à cette époque de l’année son passage est souvent tardif en fin de journée. Je reste focus et ne perds pas espoir.

18h45, j’aperçois la silhouette d’un aigle royal se poser en haut d’un pin. Je le devine aux jumelles à travers une multitude de branches mais il m’est impossible de la photographier. Des corneilles virevoltent au dessus de lui ne semblant pas aimer son arrêt. Je retire le multiplicateur installé sur mon objectif. Le rapace en profite pour décoller au même moment et se poser au sommet d’un arbre plus proche. Pas de chance, j’ai raté son arrivée en vol. Comble de malchance, je suis positionné à l’extrémité de l’affût et j’ai un mauvais angle pour le photographier. Il semble nerveux et quitte le site sans même attraper un appât. Il n’est pas improbable qu’il ait chassé avant dans la journée.

Mon second affût

Deux jours plus tard me voilà de retour dans l’affût que je partage avec Arnaud Marchais. Merci de m’avoir permis de me joindre à ton groupe de clients. Cette fois-ci je m’installe dans une position plus centrée pour ne pas revivre le même désagrément que lors de mon premier affût.

Les mêmes oiseaux passeront nous rendre visite : mésange charbonnière, geai des chênes, pic épeiche, pic cendré et pic noir. Les minutes passent, le temps défilent, la lumière décline. Et alors que nous pensions plier bagage, l’aigle royal arrive, il est 19h10. Il se pose au sommet d’un pin et y reste un bon quart d’heure puis il plonge soudainement dans notre direction en traversant une partie de la clairière. Son vol puissant fend l’air avec une grande élégance. J’ai l’impression que cela a duré des heures mais en réalité cinq petites secondes se sont écoulées entre le décollage et l’atterrissage sur une des branches face à notre affût.

Arrive alors une autre phase. Posé sur la branche, il scrute les alentours, regarde en direction des affûts (car oui, il sait que nous sommes là), évalue le danger. Pendant très exactement 2 minutes 25 secondes, il hésitera puis d’un geste vif, il attrape l’appât avec ses serres et s’envole dans une clairière voisine, invisible pour nos yeux ébahis par la scène que nous venons de vivre intensément.

Cahier pratique

Comment y aller ?

Vol international jusqu’à l’aéroport de Kuusamo via Helsinki. La voiture est ensuite indispensable pour se déplacer si vous voyagez par vous-même.

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Quand réaliser l’affût photo aigle royal ?

L’affût aigle royal se réalise du 15 septembre au 30 avril. L’automne permet de photographier le couple et les juvéniles avec les couleurs chaudes de l’automne. Les premières neiges tombent dès le mois d’octobre. Au milieu de l’hiver, les arbres sont chargés ne neige, ce qui crée un cadre féérique pour photographier l’aigle royal.

La reproduction commence tôt au printemps et les poussins éclosent dès le mois de mai. L’Aigle royal est sujet aux perturbations pendant la saison de reproduction. C’est la raison pour laquelle l’affût ne fonctionne pas de mai à mi-septembre.

Où dormir à Kuusamo ?

Si vous avez un budget restraint, toute proportion gardée car on est en Finlande, je vous recommande l’hôtel Kuusanka dans le centre de Kuusamo.

Voici deux autres possibilités :

Avec qui réserver votre affût ?

L’affût aigle royal n’est pas au programme du voyage photo pour photographier les oiseaux de la taïga au printemps car nous sommes sur Kuusamo début mai. Nous photographions alors le balbuzard pêcheur au lieu de l’aigle royal. Grand tétras, tétras lyre et cygne chanteur sont aussi au programme. Si vous souhaitez photographier l’aigle royal à mes côtés sur un voyage photo, je le photographie aussi en Catalogne avec le gypaète barbu, le vautour fauve, le vautour percnoptère et le vautour moine.

ENVOYER UNE DEMANDE DE DEVIS POUR LES AFFÛTS PHOTO

Quelle focale privilégier ?

Pour réaliser les photos de l’aigle royal depuis cet affût, je recommande les focales comprises entre 300 et 600 mm. Pour la photo du rapace en vol, 300-400 mm est conseillé.

Quel ouvrage ornithologique ?

Le guide ornitho est la référence pour l’observation des oiseaux en Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient. Existe aussi en application IOS et Android.

Pour l’aigle royal et les rapaces diurnes en Europe : Rapaces diurnes: Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient.

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