En mai 2024, je guidais un voyage photo en Finlande pour photographier la faune de la taïga finlandaise, en particulier les oiseaux : grand tétras, tétras lyre, cygne chanteur notamment. Dans cet article, je reviens sur mon affût photo balbuzard pêcheur en Finlande.
Le balbuzard pêcheur en Finlande
Le balbuzard pêcheur est un rapace diurne piscivore d’assez grande taille. Sa longueur varie de 52 à 60 cm et son envergure de 145 à 170 cm. Les deux sexes sont semblables hormis la taille. Comme souvent chez les rapaces, la femelle est un peu plus grande.
La tête du balbuzard pêcheur est blanche barrée de marron près de l’œil. L’œil justement a un iris jaune. Les ailes sont, elles aussi, marrons. Les pattes ne possèdent pas de plumes pour faciliter la pêche.
L’aire de répartition du balbuzard pêcheur est mondiale. On retrouve 4 sous-espèces :
- Pandion haliaetus haliaetus qui se reproduit sur l’ensemble du Paléarctique et hiverne en Afrique, aux Philippines et en Indonésie ;
- Pandion haliaetus carolinensis qui niche en Amérique du nord et migre en Amérique central et du sud ;
- Pandion haliaetus ridgwayi qui est sédentaire et niche au Yucatan, au Bélize et aux Caraïbes ;
- Pandion haliaetus cristatus qui habite le Pacifique Sud.
Le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus haliaetus) est l’un des 29 rapaces nichant en Finlande. Il tient une place particulière dans le folklore finlandais et a été choisi comme emblème de la région de Kanta-Häme. Sa population est estimée à 1200-1300 couples sur l’ensemble du territoire. Il trouve en Finlande de nombreux lacs pour s’alimenter, c’est la raison pour laquelle l’espèce est bien représentée.
Le balbuzard pêcheur n’est pas un rapace grégaire. Le couple construit un nid de grande taille fait de brindilles et de branchages qu’il positionne généralement en hauteur d’un grand arbre, rocher, pylone électrique… Il arrive en Finlande en avril pour la période de reproduction. La femelle pond en moyenne 3 œufs qu’elle va couver pendant 5 semaines. À 2 mois, les jeunes volent. Les balbuzards retournent ensuite en Afrique de l’ouest en septembre pour rejoindre leur quartier d’hiver.
L’affût photo balbuzard pêcheur
L’affût pour photographier le balbuzard pêcheur se situe en Finlande dans la région de Kuusamo sur un site de pisciculture. Les balbuzards pêcheurs y trouvent facilement de la nourriture et sont habitués à la présence humaine, ce qui facilite la prise de photos.
Le site dispose de quatre affûts répartis de part et d’autre d’un bassin artificiel :
- 2 affûts mobiles 3 places avec des fenêtres ouvertes
- 2 affût 4 places avec des manchons
Je recommande fortement les affûts avec les fenêtres ouvertes, car celui avec des manchons ne permettra pas de suivre le rapace en vol.
Chaque affût dispose d’un siège, et d’une tablette pour positionner une tête de trépied.
Concernant les affûts avec les fenêtres ouvertes, il faut penser à bien se couvrir, particulièrement au printemps.
Pour rejoindre les affûts, il faut marcher environ 100 m. L’affût peut être utilisé en matinée ou en après-midi.
Les affûts sont légèrement surélevés par rapport au plan d’eau si bien qu’on ne peut pas faire de photos au même niveau que le balbuzard comme dans un affût semi-enterré. C’est dommage.
Quelle focale privilégier pour photographier le balbuzard pêcheur ?
Pour cet affût photo balbuzard pêcheur, je recommande une focale de 300 à 800 mm. 400 à 600 mm est la plage de focale idéale à mon sens pour photographier le balbuzard si vous souhaitez des plans serrés. Pour inclure du paysage, optez plutôt pour un 300 mm.
L’arrière-plan des affûts n’est pas 100% naturelle. Une partie bétonnée gâche un peu les prises de vue avec les petites focales. Pour cette raison aussi, je recommande une focale de 400 mm et plus. Cela permet de mieux isoler le balbuzard pêcheur.
Retour sur mes affûts pour photographier le balbuzard pêcheur
Nous nous installons dans nos affûts vers 12h45. En venant vers le site, nous avons eu le grand plaisir de croiser une chouette épervière en bord de route. Elle était en train de chasser un rongeur.
Nous sommes dans deux affûts de part et d’autre du bassin. De la neige entoure encore le plan d’eau. Au fond, on trouve un mur bétonné, une sorte d’écluse. À peine installé dans nos affûts qu’un premier balbuzard pêcheur survole la zone. Le rapace utilise souvent la même technique de pêche : d’abord un vol de repérage à 10 ou 20 m au-dessus du plan d’eau. Il a alors la tête tournée vers le sol. Lorsqu’il repère sa proie, il fait généralement un vol stationnaire puis pique les serres en avant vers le poisson s’il juge que la pêche peut être favorable. L’impact dans l’eau est assez violent et des éclaboussures entourent le rapace nous empêchant de le voir un court instant. Puis, il ressort de l’eau le poisson dans les serres s’il n’a pas raté la pêche.
Au début, je photographiais les balbuzards pêcheurs au 300 mm. J’ai trouvé la focale un peu courte et j’ai installé mon 400 mm Sony à la place, bien plus approprié, mais toujours un peu court pour photographier la pêche lorsque le balbuzard était en bout de bassin. Du coup, j’ai parfois utilisé mon convertisseur 1,4. À l’inverse, il est aussi arrivé que le balbuzard pêche si près que nous ne pouvions pas faire de photos avec nos téléobjectifs. Mais c’est arrivé plus rarement et l’angle n’était de toute façon pas idéal pour la photographie.
Les balbuzards pêcheurs n’étaient pas les seules à venir pêcher dans le bassin. Des harles bièvres sont venues à plusieurs reprises sur le bassin. Elles venaient se poser puis plonger pour trouver du poisson et repartaient une fois le poisson avalé. Nous n’avons pas observé de comportements belliqueux entre ces deux espèces. Ce qui n’a pas été le cas avec d’autres oiseaux. Un goéland n’a pas apprécié qu’un balbuzard pêcheur se pose sur un tronc. Même chose pour un hibou des marais. Hélas, je n’ai pas de photos de cette dernière scène, j’étais en train de retirer mon convertisseur. Un chevalier gambette est aussi passé, il s’est fait plutôt discret, ainsi qu’une mouette rieuse en vol et un pygargue à queue blanche, mais assez loin de nos objectifs.
Nous avons eu un temps extrêmement variable pendant la séance d’affût. En quelques minutes, nous passions d’un ciel bleu à une mère de nuages. Finalement, ça nous a permis de faire des photos dans des conditions variées. Au total, nous avons eu 14 passages de balbuzard pêcheur et six pêches et jusqu’à 3 balbuzards en vol en même temps devant nos affûts. La fin de journée a été plus active que le début d’après-midi.
Si vous aimez les rapaces, je vous recommande chaudement de lire mon article sur mes affûts en Finlande dans la région d’Oulu pour photographier grand-duc d’Europe, autour des palombes, aigle royal et épervier d’Europe.
Cahier pratique
Comment y aller ?
Vol international jusqu’à l’aéroport de Kuusamo via Helsinki. Une location de voiture est ensuite indispensable pour se déplacer si vous voyagez par vous-même et si vous venez en avion.
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Quand réaliser l’affût photo balbuzard pêcheur ?
Les balbuzards pêcheurs sont de retour d’Afrique en Finlande en avril. Ils viennent sur ce territoire pour nicher. Ils le quittent début septembre pour rejoindre leur quartier d’hiver.
Pour autant, la période de fonctionnement de l’affût ne s’étale pas d’avril à août, car il se situe sur un site piscicole.
La période d’ouverture de l’affût comprend deux moments : du 1er au 20 mai et du 10 au 31 août.
Où dormir à Kuusamo ?
A Kuusamo, j’ai dormi à l’hôtel Kuusanka, un établissement pour petits budgets. Bon petit-déjeuner servi dans la salle à petit-déjeuner ou en chambre (et même la veille pour ceux qui font des affûts photo). Voici deux autres possibilités :
- Holiday Club Kuusamon Tropiikki, un grand complexe avec des appartements et des maisons de vacances confortable à louer à la nuit en bordure d’un lac à 4 km du centre de Kuusamo.
- Sininen Hetki Cottage : chalet finlandais pour 4 personnes
Voyage Photo en Finlande
J’ai créé et j’accompagne un voyage photo pour photographier les oiseaux et les mammifères de la taïga finlandaise au printemps. Vous pouvez vous joindre au voyage. Il est limité à 5 photographes. Le voyage est vendu par Objectif Nature.
Avec qui réserver votre affût ?
Réservez votre affût balbuzard pêcheur directement auprès de l’agence naturaliste locale avec qui j’ai affûté. Elle gère aussi d’autres affûts photo ornithologiques (grand tétras, tétras lyre, cygne chanteur, grue cendrée, aigle royal…). Ecrivez-leur en anglais de préférence.
Quel ouvrage ornithologique pour un voyage ornithologique en Finlande ?
Le guide ornitho est la référence pour l’observation des oiseaux en Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient. Existe aussi en application IOS et Android.
Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
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