Lors de mon dernier passage à Etosha, j’ai réalisé 7 jours de safari. Ce premier épisode retrace les deux premières journées de safari autour du camp d’Olifantsrus.
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Safari de la Galton gate au camp d’Olifantsrus
C’est depuis la concession de Palmwag dans le Damaraland que nous rejoignons la Galton Gate dans l’ouest du parc national Etosha. Nous nous sommes arrêtés préalablement à Kamanjab pour nous ravitailler en nourriture et faire le plein d’essence. Pour info, il est interdit de faire entrer de la viande crue dans le parc Etosha. Il n’est pas rare que les rangers fouillent le coffre pour vérifier.
Il est 13h00 quand nous pénétrons dans le parc national. On prend la direction du camp d’Olifantsrus par la piste la plus longue qui passe par le Dolomite Camp. Pas grand-chose à nous mettre sous la dent en début de safari. Vu l’heure, rien d’anormal.
Nous faisons notre première observation intéressante un peu avant le Dolomite Camp. Nous y rencontrons plusieurs steenbocks ou raciphères champêtres dans le bush semi-ouvert de part et d’autre de la piste. Plusieurs individus semblent friands de fleurs qu’ils mangent avec délectation. C’est typiquement le genre de scène qu’on ne peut pas voir en saison sèche. A peine plus loin, un mâle renifle l’arrière train d’une femelle. La saison des amours peut avoir lieu toute l’année. La femelle enfante un seul petit après 160 à 180 jours de gestation. Dans le même secteur, nous observons un grand koudou mâle au milieu du bush arbustif.
Près du point d’eau du Dolomitpunt, nous photographions nos premiers zèbres des plaines. En arrière-plan, le Dolomite Camp domine la savane. Nous n’y dormirons pas sur ce voyage car nous disposons d’un 4×4 équipé camping. Mais pourquoi pas pour un prochain voyage.
En poursuivons notre safari, nous croisons nos premières outardes à miroir blanc. Les mâles défendent farouchement leur territoire en poussant des cris. C’est un comportement d’alerte à destination des autres mâles concurrents mais il vise aussi à attirer les femelles et à se montrer le plus fort à leurs yeux.
Le long de la piste en approche du camp d’Olifantsrus, nous observerons aussi des oryx, bubales, et outardes kori. Nous faisons notre check-in et installons le 4×4 sur notre emplacement.
Fin de journée au plan d’eau de l’Olifantsrus
Je pars rapidement rejoindre l’observatoire à deux étages du camp. Il surplombe un point d’eau artificiel. Peu avant le coucher du soleil un rhinocéros noir fait son apparition sur ma gauche. Il avance lentement, s’arrête, sens et écoute pour checker un éventuel danger. Son approche durera un peu plus de 10 minutes. Il boira un peu puis s’éloignera un temps chassé par un couple de vanneaux armés qui défendent leur nid. Il reviendra en prenant soin d’éviter la zone des vanneaux. Je suis alors descendu pour tenter de photographier l’animal face à lui et ainsi éviter la vue plongeante. Face à face incroyable. Il est juste regrettable de constater l’état de salubrité des vitres de l’observatoire. Dommage que les vitres ne soient pas sans tain comme sur mes Voyages Photo en Espagne.
Un oryx était aussi sur site dans les hautes herbes fleuries.
Quel magnifique moment et quel coucher de soleil !
De retour sur notre emplacement, nous en parlons un long moment autour du braaï.
Matinée de safari du camp d’Olifantsrus au Dolomite Camp
Comme pour tous nos safaris en solo, nous quittons le camp d’Olifantsrus avec thé et café chaud dans des thermos pour prendre le petit-déjeuner dans le 4×4.
Alors que le soleil vient de se lever, je photographie à contre-jour un autour chanteur, puis successivement des outardes à miroir blanc, un vanneau couronné, un pipit africain, un tarier des près, un coucou jacobin. Tout ça en moins de deux heures.
Puis trois chacals à chabraque viennent dans notre direction. D’abord, sur la piste, ils avancent ensuite dans le bush à bonne vitesse. J’ai juste le temps de faire quelques images et ils disparaissent derrière la végétation.
Puis, très belle observation d’un crécerelle aux yeux blancs. C’est incroyable comme sa pupille est translucide. Il aime particulièrement les habitats désertiques comme à Etosha. Autre oiseau appréciant particulièrement les milieux arides, les gangas. Nous verrons plusieurs gangas de Burchell commun dans le nord-est de la Namibie et au Botswana.
Avant de rejoindre le camp d’Olifantsrus pour déjeuner, nous observons un autour chanteur immature.
Olifantsrus, un camp à part à Etosha
Nous prenons un peu de temps pour découvrir le centre d’informations et de nous balader dans le camp. Olifantsrus est un camp à part. C’est le dernier ouvert à Etosha. Olifantsrus se compose de 10 emplacements de camping pouvant chacun accueillir un maximum de 8 personnes. Chaque emplacement dispose d’un braaï et d’une pergola. Côté infrastructure, on trouve également un bloc sanitaire avec douches et toilettes, un centre d’informations, une cafetaria proposant une cuisine simple, une cuisine commune, des safaris guidés et un poste d’observation face à un point d’eau artificiel.
En quoi Olifansrus est un camp à part à Etosha ? Avant que la Namibie ne soit indépendante, le parc national d’Etosha était géré par l’Afrique du Sud. Au début des années 80, le nombre d’éléphants était très élevé à Etosha (environ 3000 en 1983), trop élevé aux dires des gestionnaires du parc national compte-tenu de la sécheresse qui sévissait dans la région. Une des raisons était que les éléphants avaient migré ici pour échapper au braconnage dans le nord-ouest de la Namibie où des opérations militaires sud-africaines avaient lieu. Les gestionnaires du parc ont alors décidé de créer un lieu d’abattage des éléphants afin de réduire la population à un niveau qu’ils jugeaient raisonnables pour l’écosystème. Ce lieu était Olifantsrus, ce qui signifie le « repos des éléphants ». 525 éléphants ont été tués ici. On y voit toujours les potences qui ont servi à ce massacre. Fort heureusement, cette époque est révolue.
Après-midi de safari en direction de la Galton Gate
Pour cette nouvelle demi-journée de safari, on décide de prendre la piste vers le sud en direction de la Galton gate et du waterhole d’Okawao.
On retrouve de nombreuses espèces déjà observées les jours précédents : outarde à miroir blanc, crécerelle aux yeux blancs, oryx, autour chanteur, pipit africain. On observe enfin dans de bonnes conditions le springbok. L’après-midi a été marquée avec une très belle observation d’aigle pomarin et une jolie rencontre avec l’œdicnème tachard.
En route pour le camp d’Okaukuejo
Le 3ème jour, nous quittons le camp d’Olifantsrus en direction de celui d’Okaukuejo (127 km). Là encore, on croise sur notre chemin oryx, bubales, zèbres, outardes kori, crécerelles aux yeux blancs, autours chanteurs, springboks, outardes à miroir blanc que nous avions déjà observés ainsi que nos premières girafes, gnous, écureuils terrestres et éléphants (deux mâles solitaires). Côté avifaune, de nouvelles espèces sont découvertes comme l’aigle ravisseur, l’amadine à tête rouge (sur le site des toilettes près de grünewald), l’autruche, le courvite à double collier et le guêpier d’Europe.
Lisez la suite de nos aventures à Etosha dans notre second épisode sur nos safaris autour du camp d’Okaukuejo.