A l’automne 2023, j’ai réalisé un safari de deux semaines au Zimbabwe dans les principaux parcs nationaux du pays : Hwange, Zambèze et Mana Pools. J’ai aussi passé quelques jours sur les rives du lac Kariba et aux chutes Victoria. Retour sur ce voyage incroyable.
Le Zimbabwe, je l’avais rêvé à la fin des années 90. Faute du budget suffisant et à cause de la crise socioéconomique et politique du moment, je ne m’y étais pas rendu mais ce rêve restait dans un coin de ma tête. 2023 est l’année de mes 50 ans. N’était-ce finalement pas le meilleur moment pour m’y rendre ?
A lire aussi sur le blog sur le Zimbabwe :
Ce récit est un condensé de ce que j’ai pu vivre au Zimbabwe. Il revient sur les moments les plus marquants ainsi que sur certains détails de notre voyage. Une dizaine d’autres articles va être écrit pour approfondir certains aspects du voyage.
Arrivée à Victoria Falls
19 octobre – Nous atterrissons à Victoria Falls, prenons notre visa à l’arrivée. L’attente n’est pas trop longue. A peine une heure. Devant le tourniquet des bagages, les nôtres ne sont pas là. Direction, le bureau de la compagnie Airlink. L’employé n’est pas surprise, nous non plus vu que la connexion à Johannesburg était très courte (1h20).
Nous prenons un taxi pour le Shongwe Lookout, un petit hôtel 4 étoiles dans le centre de Victoria Falls. 30€ la course quand même. Une fois à l’hôtel, nous nous installons dans la chambre, prenons une douche et faisons appelle au taxi de l’hôtel pour nous emmener en ville faire quelques emplettes pour se réhabiller un peu. Là aussi, on trouve les prix hallucinants pour le Zimbabwe. Johanne, ma femme, achète une chemise, un t-shirt, deux culottes, une paire de chaussettes, un chapeau et un bermuda. De mon côté, un slip, deux t-shirts et un short. Nous achetons aussi un tube de dentifrice et deux brosses à dent. 204$ l’ensemble et c’est plutôt des vêtements de piètre qualité. Allez, on ajoute aussi 20$ pour le taxi. Le Zimbabwe n’est pas une destination cheap.
De retour à l’hôtel, on se détend autour du bar et de la piscine. Après tout, on est au Zimbabwe et il y a bien pire comme situation… Demain, nous prenons la route du parc national Hwange, sans nos bagages.
Des éléphants par millier au parc national Hwange
9h00, notre taxi passe nous prendre à l’hôtel pour nous amener au parc National Hwange. Nous faisons un crochet par l’aéroport. Nous allons voir le bureau de Safari Logistics, la société de la compagnie aérienne qui va gérer nos vols à partir de Hwange. Ils nous garantissent qu’ils vont se mettre en relation avec Airlink pour prendre en charge et nous acheminer nos bagages avec l’un des vols quotidiens vers Hwange. Wait and See.
A Hwange, on croise bien plus d’éléphants que d’impalas
Nous arrivons vers midi au Main Camp du parc national Hwange. Il nous reste deux heures de piste à travers le parc pour rejoindre notre lodge, le Somalisa Camp d’African Bush Camps. L’équipe local nous accueille en chantant. Tous les camps suivants en feront autant. Nous restons trois nuits dans ce superbe bushcamp magnifiquement placé et réalisons 5 safaris de 3/4 heures et un court safari lors de notre transfert vers l’aérodrome.
Au royaume des éléphants
Parmi les plus belles rencontres animalières au parc national Hwange, l’éléphant prend largement la première place. C’est simple à Hwange, on croise bien plus d’éléphants que d’impalas. On en dénombre plus de 50 000 dans le parc. Nous les observons souvent aux points d’eau mais aussi autour de trous dans le sol. Ces trous creusés par les éléphants leur permettent de lécher des sels minéraux qui leur sont nécessaires faute d’assez de fourrages en cette fin de saison sèche. Jamais, je n’aurais vu autant d’éléphants qu’à Hwange et ce n’est pourtant pas mon premier safari en Afrique.
Rencontre avec les lions de la Spice Girls pride
Parmi les autres observations marquantes, il y a eu aussi cette rencontre avec une pride de lions, la Spice girls. Je devrais même parler de trois rencontres avec elle, et en une journée. D’abord, un matin, la pride est peu active alors que la chaleur s’installe. Puis on la revoit dans l’après-midi. Elle s’est déplacée de plusieurs centaines de mètres. Quelques individus sortent de leur sieste quand nous les observons : ils se lèvent et se recouchent quelques mètres plus loin, baillent, se frottent les uns aux autres. Autant de signes qui indiquent que les lions vont se mettre en route dans quelques minutes. Le bush est trop dense pour les suivre mais Mickaël, notre guide, prend le pari qu’ils vont se rendre sur un point d’eau non loin de là.
Du coup, on se dirige vers ce point d’eau pour y prendre notre habituel apéritif au soleil couchant. A notre arrivée, quelques éléphants sont autour du waterhole. Alors que la nuit s’installe, les lions arrivent. Nous restons à l’extérieur du 4×4 pour les observer s’approcher du plan d’eau. Les lions n’iront pas boire finalement à cause de la présence des éléphants mais se poseront à proximité de celui-ci. Alors que nous allions quitter la zone, Mickaël repère avec sa torche une paire d’yeux qu’il identifie rapidement : un léopard. Il est tapi dans un buisson et regarde en direction du waterhole. A notre approche, il s’enfuit. Nous faisons le tour du plan d’eau et le revoyons s’approcher pour boire. Mickaël éteint rapidement la torche. Avec la présence de la pride de lions, notre observation mettrait la vie du léopard en danger.
Steenbok et hippotragues
Le raphicère champêtre ou steenbok en anglais est une antilope commune qui aime les paysages ouverts et les herbes hautes pour à la fois se protéger et s’alimenter. Nous en avons croisé un certain nombres en trois jours.
Plus inattendu a été notre rencontre avec l’hippotrague noir et l’antilope rouanne lorsque le dernier matin, nous prenions la route de l’aérodrome. Une très belle observation avant de nous envoler pour le lac Kariba, et cette fois-ci avec nos bagages.
Les oiseaux et les lions de Bumi Hills sur les rives du lac Kariba
C’est par le ciel que nous rejoignons les rives du lac Kariba et la concession privée de Bumi Hills pour les deux prochains jours. Le Bumi Hills Safari Lodge est un magnifique lodge qui surplombe le lac Victoria, une toute petite partie du lac puisque celui-ci est long de 200 km.
C’est typiquement le genre d’adresse qu’on pourrait s’imaginer en fin de voyage pour allier repos et observation de la faune dans un décor cocooning et luxueux.
Les oiseaux du lac Kariba
Nous passons le plus clair de notre temps en safari à observer les oiseaux. Les rives du lac Kariba compte plus de 400 espèces d’oiseaux. Nous réalisons nos safaris en 4×4 pour approcher les oiseaux le long du rivage et en bateau sur le lac Kariba.
Les limicoles sont nombreux ainsi que les hérons et les cormorans. Hippopotames, crocodiles et varans ne sont jamais loin. L’approche en bateau a de loin ma préférence car nous permet d’approcher beaucoup plus prêt sans déranger l’avifaune.
Des levers et couchers de soleil incroyables
Le Lac Kariba est réputé pour ses magnifiques couchers de soleil et croyez-moi, c’est loin d’être une gageure. C’est ici je crois que j’ai pu voir mes plus beaux levers et couchers de soleil d’Afrique.
Et ceci grâce à ses arbres morts qui offrent un premier plan tout à fait unique.
Observation des lions de Bumi Hills
Plus surprenant, j’apprends en arrivant à Bumi Hills que sur la concession privée vit une petite pride de lions. Et c’est lors d’un safari de nuit que nous avons eu la chance de l’observer. Tariro, la femelle, était accompagnée de ses 5 lionceaux. Un joli moment avant de nous envoler pour le parc national de Mana Pools.
Approche à pied des éléphants et lycaons au parc national Mana Pools
Nous effectuons notre vol dans un petit Cessna pour rejoindre le parc national Mana Pools. Nous nous arrêtons en chemin au lac Kariba pour faire le plein de carburant. Nous restons 6 nuits à Mana Pools, deux nuits à Kanga Camp, deux nuits au Nyamatusi camp et deux nuits au Zambezi Expeditions camp.
Approche des lycaons à pied
Dès le premier jour de notre découverte du parc national Mana Pools, nous repérons la Nyakasanga pack près de notre camp de Kanga. Cette meute de lycaons est composée de 18 individus. Nous la repérons rapidement à la sortie de l’aéroport. Elle s’est installée à l’ombre et se repose. Nous décidons de revenir dans l’après-midi. Elle s’est un peu déplacée mais avec l’aide de deux rangers du Painted Dog Conservation en observation, nous repérons la pack à nouveau.
Nous faisons une première approche pédestre des lycaons. Mais le bush est dense et finalement la meute se met en marche. Nous retournons donc au 4×4. Nous suivons les lycaons quelques minutes. La meute s’arrête à nouveau à l’ombre de buissons guettant au passage la présence d’antilopes et particulièrement d’impalas. Nous en profitons pour l’approcher à pied à une distance de 50 mètres environ. Puis, elle se met à nouveau en chemin. Il est temps d’aller chasser.
J’approcherai deux autres fois la Dynastie Pack dans le parc national Mana Pools mais cette fois plus près du fleuve Zambèze.
A l’affut au camp de Kanga
Kanga est un camp éloigné du fleuve Zambèze. Le plan d’eau qui fait face au camp est l’unique waterhole du secteur en fin de saison sèche. Tous les animaux vivant par ici doivent s’y rendre régulièrement pour boire. Les éléphants sont les plus nombreux ainsi que les babouins qui passent à tout heure du jour. Mais impalas, koudous, zèbres et même léopards sont venus.
Le camp dispose même d’un affût pour photographier les animaux.
Avec les lions de la Nyamatusi pride
Un matin, nous avons pu observer les lions de la Niamatusi pride près de notre camp. D’abord face au fleuve zambèze puis au milieu du camp avant de les perdre dans le bush. Un chouette moment que nous avons pu vivre seul sans la présence d’autre 4×4.
Face au nid de guêpiers carmins
Les guêpiers carmins nichaient autrefois le long du fleuve Zambèze. Depuis quelques années, les nids se sont déplacés le long des rivières intérieures légèrement en retrait du Zambèze. Un matin, mon guide TV, sachant que je voulais voir des guêpiers carmins m’emmènent face à un nid sur un des bras du Zambèze. Nous sortons du 4×4 et nous approchons à pied de la colonie pour photographier les oiseaux en vol.
Ce guêpier est tellement beau. Nous aurions aimé rester plus longtemps mais un hippopotame en a décidé autrement, nous faisant comprendre que nous étions sur son territoire.
Ce qu’hippopotame dit, nous l’écoutons
La naissance du zébreau
Un soir alors que nous allions rentrer vers le camp car la nuit tombait, nos regards sont attirés par un zébreau. Il vient tout juste de naître. Le placenta jonche encore le sol. Le petit zèbre n’a pas encore fait ses premiers pas. Il tente de se lever mais n’y arrive d’abord pas. Après plusieurs essais, il finit par tenir debout au côté de sa mère. De là à marcher, pas encore. Avec tous les encouragements de sa maman, il finit par réussir le premier pas, puis le second… Au moment où nous partons, il fait nuit. Des cris de hyènes tachetées déchirent le bush. Nous comprenons mieux maintenant pourquoi la maman zèbre léchait le placenta et le zébreau. Elle cherchait à enlever tout odeur pouvant attirer les prédateurs. Espérons que le petit ait pu passer la nuit car les hyènes n’étaient vraiment pas loin.
Face à face avec l’éléphant Boswell
Le parc national Mana Pools a une particularité concernant les éléphants. Ici et pas ailleurs en Afrique, certains éléphants se lèvent sur leurs pattes arrière pour atteindre la canopée et attraper leur nourriture. C’est le cas de l’iconique Boswell que nous avons longtemps cherché et finalement trouvé à deux pas de notre camp situé le long du fleuve Zambèze.
Voir un éléphant se dresser sur ses pattes arrière et fracasser une branche est vraiment étonnant. Dès lors dans les 5 mn qui suivent, de nombreux autres éléphants arrivent pour profiter de la manne de nourriture amené par Boswell, qui selon son humeur, laisse faire ou défi n’importe quel autre éléphant de s’approcher.
Chutes Victoria et boatrip ornithologique au parc national Zambèze
Pour finir ses deux semaines de safari au Zimbabwe, nous avons passé 6 journées entre parc national Victoria Falls et parc national Zambèze, plutôt en mode détente même si les observations animalières, surtout ornithologiques étaient de la partie.
Nous avons été ravi de notre séjour au Wallow Lodge dans le parc national des chutes Victoria. Il permet de rester au vert tout en profitant des chutes et en continuant à réaliser safari et observation des oiseaux. Puis nous avons fini le voyage sur les rives du fleuve Zambèze dans deux très beaux lodges du Zambezi national park, l’Old Drift Lodge et le Victoria Falls River Lodge.
Si les safaris en 4×4 ont été décevants, en partie je pense à cause des récentes pluies qui ont incité les herbivores à trouver d’autres pâturages, les safaris en bateau ont été de grande qualité avec des observations de grébifoulque d’Afrique ou de glaréoles auréolées pour ne parler que des espèces moins communes.
Cahier pratique pour faire un safari au Zimbabwe
Comment se rendre au Zimbabwe ?
Vous avez le choix d’atterrir à Harare, la capitale, ou Victoria Falls. Les deux villes peuvent être rejointes via Johannesburg. Des vols directs vers Victoria Falls ont aussi lieu depuis Addis Abeba en Ethiopie.
Recherchez votre billet d'avion
Je vous invite aussi à tester le comparateur de vols Kayak.
Les conditions de notre voyage au Zimbabwe
Pour mes 50 ans, nous voulions faire un voyage au Zimbabwe inoubliable. Pour cette raison, nous avons fait le choix de lodges et de camps hauts de gamme, tant dans la prestation hôtelière que pendant les safaris. Nous avons aussi opté pour le fly safari la plupart du temps nous permettant de gagner du temps entre deux parcs nationaux. C’était une première pour nous.
Bien entendu, le self-drive est possible au Zimbabwe mais s’adresse à des voyageurs déjà rompus à une première expérience de conduite de 4×4 en Namibie, ou ailleurs en Afrique.
Avec qui partir en safari au Zimbabwe ?
Pour vos safaris au Zimbabwe, je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence de voyage locale francophone avec qui j’ai voyagé au Zimbabwe. J’ai été très satisfait de ses services et de sa capacité à personnaliser mon voyage. Contactez Aurélia, Experte sur le Zimbabwe.
Quelle est la meilleure période pour faire son safari au Zimbabwe ?
La meilleure période pour faire vos safaris au Zimbabwe s’étale de mai à octobre pendant la saison sèche. En novembre, de nombreux lodges ferment à Mana Pools.
Pour les férus d’ornithologie, il faudra néanmoins venir en saison humide car la meilleure période s’étale de novembre à avril, période pendant laquelle sont présents les migrateurs. Préférez alors avril et début novembre pour éviter les grosses pluies d’été.
Guides de voyage et naturalistes
- Guide Zimbabwe en anglais par les éditions Bradt Travel Guides. Si vous ne parlez pas la langue de Shakespeare, tournez-vous vers le Petit Futé.
- National Parks of Zimbabwe : une carte des parcs nationaux Hwange, Mana Pools, Matusadona et bien d’autres. Pas des plus détaillée mais comme sur place il est parfois impossible de trouver des cartes, je vous recommande de partir avec celle-ci.
- Tracks4Africa édite un atlas complet avec des cartes de toute l’Afrique Australe. Existe aussi en application.
Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
▼ ▼ Suis-moi sur les réseaux sociaux ▼▼
- Garanti sans spam
- Non cession de votre adresse email à des tiers
- Désinscription en 1 clic