La Camargue Gardoise est une région française de la Camargue située dans le Gard en Occitanie comme le laisse supposer son nom. On l’appelle aussi la Petite Camargue. Elle se trouve à l’ouest du Petit Rhône. Elle est composée d’une grande diversité de paysages allant des marais d’eau douce aux marais saumâtres et salants sans oublier les étangs, la sansouïre, les roselières, le bord de mer et ses dunes ainsi que les polycultures (riziculture, viticulture, arboriculture, céréaliculture).
La Camargue Gardoise est à la fois un site Ramsar pour l’importance de ses zones humides et a reçu le label Grand Site de France. C’est l’un des 47 sites labellisés en France.
Le Grand site de France de la Camargue Gardoise est géré par le Syndicat Mixte pour la protection et la gestion de la Camargue Gardoise. Cet établissement public est composé de membres du Conseil Départementales et de huit communes du sud du Gard. Il a pour missions :
- La gestion des espaces naturels,
- L’éducation à l’environnement,
- La préservation du patrimoine et de la biodiversité,
- L’amélioration de la gestion de l’eau.
Dans cet article, je vais vous présenter quelques spots pour observer les oiseaux en Camargue Gardoise.
La pointe de l’Espiguette et la lagune de Sicarex
Située au sud est du Grau-du-Roi, la pointe de l’Espiguette est un vaste massif dunaire de 2700 hectares qui s’étend sur 12 km de plage. Du haut de ses 27 m, le phare de l’Espiguette domine ce site classé qui présente des habitats dunaires variés pour 109 espèces d’oiseaux et 25 espèces végétales rares ou protégées ainsi qu’insectes et invertébrés.
Dans les roubines qui mènent au site, on observe régulièrement des flamants roses. C’est l’un des meilleurs spots pour les voir en Camargue Gardoise. Sur le site, j’observerai aussi des huitriers pie et des goélands leucophées en plumage nuptiale facilement reconnaissables grâce à un bec et des pattes d’un jaune vif et à l’iris jaune clair des yeux et au cercle orbitaire rouge vif. Autres espèces remarquables des lieux : la cisticole des joncs ou la huppe fasciée qui apprécie particulièrement les bois de pins où elle fait son nid. Lors de mon passage l’espèce commençait à arriver en Camargue de retour d’Afrique subsaharienne.
Une balade facile de 8 km permet de faire une boucle depuis le parking de la plage de l’Espiguette pour découvrir le site la pointe de l’Espiguette et la lagune de Sicarex. Lieu de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux en particulier les laro-limicoles, la lagune de Sicarex dispose d’un petit observatoire. Lors de mon passage, j’ai pu y observer flamants roses, avocettes élégantes, huitriers pie, mouettes rieuses, goélands leucophées, tadornes de Belon et le grand cormoran en plumage nuptial.
La Marette : sur les traces des animaux
Le site de la Marette accueille la Maison du Grand Site de France qui à son étage propose une exposition permanente sur la Camargue. Très instructif pour comprendre comment elle s’est créée et comment elle évolue encore.
Le sentier de la Marette peut-être découvert en visite libre et gratuite aux horaires d’ouverture de la Maison du Grand Site. Renseignez-vous sur le site internet du Syndicat Mixte de la Camargue Gardoise (lien en fin d’article) pour en connaître les jours d’ouverture et les horaires.
Sinon, vous pouvez aussi participer aux visites guidées thématiques ou ateliers organisés par les guides naturalistes de la Marette (6€/adulte ; 3€/enfant; 12€/atelier). C’est ce que j’ai fait en participant à une découverte sur la thématique des traces des animaux en compagnie d’une famille récemment installée dans le Gard. Par trace, il faut entendre les signes de la présence des animaux. Il y a bien sûr la vue, les empreintes laissées par la faune, les déjections et les sons, chants et cris des oiseaux. Munis d’une paire de jumelles, d’une loupe et d’un carnet de notes, les enfants ont pu jouer aux apprentis naturalistes avec l’aide précieuse de Florine Escot, animatrice et gestionnaire de la Maison du Grand Site. Pendant près de deux heures, les enfants ont observé les oiseaux aux jumelles, des flamants roses bien sûr mais aussi des grandes aigrettes, des hérons cendrés, une buse variable. Ils ont aussi pris plaisir à scruter sous tous les angles une crotte de renard avec la loupe et ont même réalisé une empreinte de renard à l’aide d’un peu de plâtre et d’eau douce. D’ailleurs saviez-vous comment différencier l’empreinte d’un renard de celle d’un chien ? Munissez-vous d’une brindille, passez là entre les coussinets de l’empreinte. Si la brindille coupe les coussinets, c’est un chien, sinon c’est un renard.
A voir les visages illuminés des petits et de tous les adultes, je peux vous dire que tout le monde a été ravi de la découverte du site de la Marette. Je reviendrai et je pense ne pas être le seul.
- Où observer les flamants roses en Camargue ?
- La Réserve Naturelle des Marais du Vigueirat
- Le parc ornithologique de Pont de Gau
- La Réserve Naturelle Régionale du Scamandre (bientôt)
La tour Carbonnière
La Tour Carbonnière est une tour de guet carrée située au nord d’Aigues-Mortes et construite à la fin du XIIIème siècle en même temps que les remparts de la ville. Elle servait à défendre la route commerciale au nord d’Aigues-Morte contre les éventuels envahisseurs venant du Vistre qui était à l’époque navigable.
Aujourd’hui, la Tour Carbonnière se situe sur la route départementale 46 au milieu du palus de la Carbonnière. C’est en montant au sommet de la tour que l’on se rend compte du paysage qui l’entoure et même au-delà jusqu’au Cévennes. Le site est apprécié des oiseaux : flamants roses, aigrettes garzettes, hérons cendrés, hérons pourprés sans oublier les canards de surface, les cygnes tuberculés, les cormorans et les busards des roseaux.
Malheureusement pour moi, je découvre la Tour Carbonnière par une journée grisâtre qui a commencé par un bon brouillard. Il me faudra revenir car j’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce lieux.
La Réserve naturelle régionale de Mahistre et Musette
A quelques km de la Tour Carbonnière, la Réserve naturelle régionale de Mahistre et Musette est un site qui appartient au Conservatoire du Littoral. Les 262 hectares de la réserve regroupent le domaine de Mahistre, reliquat des marais de la Souteyranne, et le domaine de la Musette, ancien polder agricole.
Le site est composé de marais ouverts et de roselières et constitue un site d’alimentation et de nidification pour de nombreux oiseaux comme les hérons arboricoles, la talève sultane ou encore la nette rousse et le grèbe huppé. Milans royaux et busards des roseaux sont des rapaces observés fréquemment dans la réserve naturelle. Deux observatoires permettent d’observer les oiseaux sans les déranger.
La Réserve naturelle régionale de Mahistre et Musette est accessible uniquement avec un guide dans le cadre d’une visite guidée. Contactez le syndicat mixte de la Camargue Gardoise pour connaître les jours de visite.
Les routes près de la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre
En direction de la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre, plusieurs routes méritent de s’y aventurer pour observer les oiseaux depuis sa voiture.
- La D179 entre le Quatret et le mas des Iscles. On y observe l’hiver des grues cendrées en nourrissage dans les champs le long de la route.
- La D179 entre le Mas des Iscles et l’écluse de Saint-Gilles permet d’observer des cigognes blanches, des grues cendrées et des hérons se nourrissant dans les champs le long de la départementale.
- La D779 entre le mas des Iscles et Galician. Dans les étangs du Charnier et du Crey et dans les roubines, on rencontre le cygne tuberculé, la grande aigrette, le héron cendré, le grèbe huppé, le cormoran ou encore la foulque macroule.
La Réserve Naturelle Régionale du Scamandre
D’une superficie de 146 hectares, la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre est un bon condensé des biotopes de Camargue composés de prairie, sansouïre et marais.
La réserve naturelle est particulièrement réputée pour l’observation des oiseaux. On y trouve les neuf espèces de hérons présentes en Europe ainsi que la plus grande population française d’ibis falcinelles.
La talève sultane et les passereaux paludicoles comme la panure à moustaches et la lusciniole à moustaches s’y observent fréquemment.
Prochainement, je vais écrire un article plus complet sur la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre.
Cahier pratique – Camargue Gardoise
Comment se rendre dans la Camargue Gardoise
La Camargue gardoise est accessible en train. Le terminus peut-être Aigues-Mortes ou le Grau-du-Roi mais Montpellier ou Nîmes peuvent s’avérer plus pratique si vous souhaitez également louer une voiture pour explorer la Camargue.
Où dormir ?
J’ai dormi au Splendid Hôtel Camargue. Chambre spacieuse tout confort face à la plage du Grand-du-Roi. Pas de parking. Hors saison, il est facile de trouver des emplacements gratuits à environ 300 m. En pleine saison touristique, il faudra vous rabattre sur les parkings payants. Personnel très accueillant.
Guides d’observation
- Observer les oiseaux en Camargue de Michel Gauthier-clerc et Yves Kayser : la référence. Un guide extrêmement bien fait
- Le guide ornitho – Les oiseaux d’Europe d’Afrique du nord et du Moyen-Orient : la bible pour les ornithologues