Vous êtes ici :

Affût ours brun en Suède

Lors de mon voyage photo naturaliste en Suède, j’ai passé une nuit dans un affût au cœur de la forêt boréale pour photographier l’ours brun. C’est le genre d’expérience qui marque lorsqu’on a une passion pour la faune et les ours en particulier.

Sur le chemin, des empreintes d’ours brun

A peine arrivé dans le centre de la Suède depuis l’aéroport Arlanda de Stockholm, on m’accompagne en direction de la cabane qui me servira d’affût pour photographier l’ours brun.

Normalement, la marche d’approche est courte mais nous sommes la troisième semaine d’avril. La neige fond sur la piste forestière rendant par endroit le terrain boueux et impraticable pour un 4×4. Il nous faut donc marcher dans le froid sur 1,5 km.

Je commence par repérer des déjections d’élan, un paquet de crottes ovales fibreuses si on s’amuse à les décomposer. Je poursuis ma marche d’approche et j’observe plusieurs empreintes d’ours brun sur le Podzosol (sol typique de la taïga). Si je n’étais pas convaincu, je sais maintenant que je suis sur son territoire.

Installation dans la cabane, mon affût pour l’ours brun

Il est un peu plus de 16h00 quand j’arrive à la cabane en bois. Elle a été construite en plein milieu des conifères. Il reste encore quelques poches de neige qui recouvrent les aiguilles et les souches des arbres. J’entre dans la cabane. En raison des mesures sanitaires liées au covid-19, je suis seul.

L’affût peut accueillir 4 photographes. Trois pans de la cabane comporte chacun trois ouvertures, deux en haut et une plus basse. A l’arrière de la cabane, c’est l’espace pour dormir qui comprend 2 lits de 140×200 cm propres avec des oreillers et des sacs de couchage adaptés aux conditions scandinaves ainsi qu’un toilette.

Le sol est recouvert d’un tapis isolant et l’hiver ou au début du printemps, un chauffage d’appoint au gaz peut aussi être allumé.

Chaussons, bean bag, gimball et guides naturalistes sont disponibles dans l’affût. Le trépied est inutile.

Etant seul, le plus dur est de choisir son côté. J’opte pour le pan de la cabane orienté vers le sud. Le côté Est est facilement accessible depuis ma chaise. Je délaisse davantage les ouvertures à l’ouest car la forêt est moins ouverte.

Me voilà installé, à l’affût…

Les écureuils roux et les oiseaux

La forêt est calme, le silence est roi. Les minutes passent lentement, je m’installe dans l’attente, mes sens à l’écoute du moindre mouvement ou du moindre son.

C’est l’écureuil roux qui se manifeste le premier. C’est de loin l’espèce qui sera la plus active lors de mon affût. Puis une mésange charbonnière passe devant l’affût, suivi peu de temps après par un geai des chênes, un pic épeiche et un campagnol.

Je ne verrais jamais deux espèces en même temps. Elles sont arrivées à tour de rôle autour de la cabane comme peuvent le faire les mammifères autour d’un point d’eau en Afrique.

Les apparitions de l’ours brun

L’ours brun viendra une première fois le soleil couché sur les coups de 20h15. Un beau spécimen adulte au pelage bien fourni pour lutter contre le froid. Saviez-vous que l’ours brun dispose de deux niveaux de poils ? Il y a les poils de jarre, visibles à l’œil qui sont les plus longs, et les poils de bourre, plus fins, qu’on trouve sous les poils de jarre.

Il est face à l’affût, pile dans l’axe que j’avais choisi. Quand on sait que l’ours brun peut perdre jusqu’à 40% de son poids en période d’hivernation, je me dis que celui-ci a déjà bien repris du poil de la bête en quelques semaines. Il faut dire qu’au printemps l’ours brun doit regagner le poids perdu pendant son jeûne hivernal et consacre une bonne partie de sa journée à rechercher de la nourriture. Il se rend directement vers un appât, le prend dans sa gueule et s’en va avec sa pitance. Quelques minutes plus tard, il apparaît sur le versant Est de l’affût et s’en va sur les coups de 20h28.

Je suis toujours surpris par le silence des déplacements de l’ours brun. Malgré sa masse, il se déplace sans bruit. Cela m’avait déjà surpris lorsque j’avais photographié l’ours brun en Slovénie.

L’ours brun dont je ne sais pas si c’est un mâle ou une femelle revient sur zone à 20h50. Il fait vraiment sombre et cela m’oblige à photographier à 12800 isos pour garder une vitesse supérieure à 1/125 s, ce qui est déjà très bas pour un 400 mm F2.8. Je suis agréablement surpris par la vélocité de l’AF du Sony Alpha 1 alors que j’ai même des difficultés à voir l’ours à l’œil nu. C’est d’ailleurs après ce test, convaincu par le boitier que j’en ferai l’acquisition. Le plantigrade quittera les environs de l’affût après 21h20, heure à laquelle je me contentais de tendre l’oreille pour tenter de savoir où il se trouvait.

Ma nuit dans la cabane et dernier passage de l’ours brun

Je délaisse mon appareil photo pour le panier pique-nique que l’on m’a préparé puis je file directement me coucher, étant levé depuis 3h30 du matin.

La nuit a été douce, sans dérangement, juste parfaite et réparatrice. Il est 4h15 quand la sonnerie de mon portable m’extirpe de mon sommeil. Le thé de la thermos est encore bien chaud. J’installe mon appareil photo sur l’une des ouvertures et m’emmitoufle dans une couverture pour rester bien au chaud.

A 5h04 précise alors que je servais un second thé, j’aperçois le haut du dos d’un ours brun à une cinquantaine de mètre de mon affût. Il approche lentement, hume l’air la tête tendue vers la cime des conifères, fais signe de fuir lorsqu’un arbre craque sous l’effet du vent. Le vent peut perturber l’ouïe de l’ours. Rappelons qu’il dispose d’un excellent sens de l’odorat et de l’ouïe mais a une piètre vue. Il restera une quinzaine de minutes autour de l’affût.

Tout doucement, le jour se lève, le soleil vient éclairer la cime de la taïga, un large sourire apparaît sur mon visage. Quelle belle expérience !

Cahier pratique sur mon affût ours brun en Suède

Comment s’y rendre ?

Vol international jusqu’à l’aéroport Arlanda de Stockholm. La voiture est ensuite indispensable pour se rendre sur le site de l’affût à deux heures de route au nord de l’aéroport.

Recherchez votre billet d'avion



Je vous invite aussi à tester le comparateur de vols Kayak.

Avec qui faire son voyage naturaliste en Suède ?

Pour votre voyage naturaliste dans le centre de la Suède, je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence locale avec qui je suis parti. Je l’ai sélectionnée pour son sérieux et sa connaissance faunistique de la région. Contactez Sylvia, Experte sur le centre de la Suède.

Quand observer les ours bruns en Suède ?

Les ours bruns peuvent être observés et photographiés de mi-avril à mi-septembre. La meilleure période étant de mi-mai à mi-août lorsque la lumière est plus présente.

A savoir pour un affût réussi

Le silence est la base pour réussir son affût pour photographier l’ours brun. Pour optimiser ses chances de voir et de prendre des photos, il est conseillé de :

  • Ne pas emporter d’emballage bruyant et de reconditionner sa nourriture dans des lunch box
  • Ne pas se parfumer pour garder une odeur la plus neutre possible

Concernant le choix de la focale, je conseille l’usage de téléobjectifs de 100 à 500 mm. Toutes les photos d’ours brun de cet article ont été réalisées à 400 mm.

Guides d’observation

Voici deux ouvrages que je recommande :

Partage et épingle mon article sur Pinterest

Restons en contact
Pour être tenu informé des nouveaux stages, voyages et safaris photo ou de la publication des nouveaux articles sur le blog, inscrivez-vous à la Wildletter.
  • Garanti sans spam
  • Non cession de votre adresse email à des tiers
  • Désinscription en 1 clic

2 commentaires au sujet de “Affût ours brun en Suède”

  1. C’est tellement fou comme expérience ! Je ne pouvais pas imaginer ça à deux pas de Stockholm. Magnifiques photos ❤️

    Répondre

Laisser un commentaire

Share via
Copy link
×