A l’occasion d’un voyage faunique d’un mois en Equateur, j’ai passé quelques jours au Sacha Lodge en Amazonie. La forêt amazonienne est d’une grande richesse animalière. Elle abriterait le quart des espèces terrestres du monde. Voici une sélection de 15 animaux à voir en Amazonie équatorienne.
1. Singe écureuil
Le singe écureuil ou saïmiri commun est l’un des primates les plus communs en Amazonie équatorienne. Il appartient à la famille des Cebidae qui regroupe les capucins, les appelles, les sapajous, les tamarins et les ouistitis. C’est un singe arboricole diurne. En Equateur, c’est la sous-espèce Saimiri sciureus macrodon qui est présente.
Le singe écureuil est un frugivore et un insectivore. Il consomme une grande variété de végétaux comme des fruits, fleurs, bourgeons, graines, feuilles, mais aussi des araignées, des sauterelles ou même des grenouilles arboricoles.
Le saïmiri commun est un animal sociable qui vit en groupe. Leur taille peut atteindre 300 individus par endroit. Autour de la réserve de Sacha en Amazonie équatorienne, dix groupes pouvant atteindre 100 individus vivent dans la forêt. Il n’est pas rare de l’observer en compagnie du capucin à front blanc d’Amazonie profitant de sa vigilance aiguisée vis-à-vis des prédateurs.
2. Capucin à front blanc d’Amazonie
Le Capucin à front blanc d’Amazonie (Cebus albifrons unicolor) est l’autre espèce de singe la plus fréquemment observée en Amazonie équatorienne. Un peu plus grand que le singe écureuil, il s’en distingue aussi par sa robe fauve et brune et par son alimentation. C’est un véritable opportuniste. Il est omnivore. Ses mets favoris : fourmis, guêpes, termites, pupes (stade intermédiaire entre l’état de larve et celui d’imago au cours de la métamorphose) ou encore des larves de coléoptères. Pendant la saison des pluies, il mange davantage de fruits.
Le Capucin à front blanc d’Amazonie vit en groupe pouvant atteindre 50 individus.
Une autre sous-espèce de capucin, le capucin à front blanc de l’Équateur (Cebus albifrons aequatorialis) habite les côtes ouest de l’Équateur.
3. Ouistiti pygmée
Au total, 12 espèces différentes de singes vivent dans les limites protégées du parc national de Yasuní et dans sa zone tampon, notamment des singes araignées, des singes laineux, des singes hurleurs et des singes nocturnes. Parmi les singes diurnes, il y en a un qui se mérite : le ouistiti pygmée. Il n’est pas évident de le croiser en Amazonie à cause de sa taille et des dimensions réduites de son territoire.
Contrairement à la majorité des ouistitis, il n’appartient pas au genre Callithrix. Il est du genre Cebuella.
Le ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea en Equateur) est le plus petit singe du monde et le deuxième plus petit primate de la planète après le microcèbe pygmée. Sa taille ne dépasse guère 16 cm et son poids 150 g. La femelle est un peu plus grande que le mâle.
Il vit sur un petit territoire forestier sur lequel quelques arbres suffiront à lui fournir les exsudats nécessaires à sa survie. En raison de sa petite taille, il a de nombreux prédateurs, les rapaces en premier lieu. Le ouistiti pygmée est inscrit sur la liste des espèces vulnérables de l’UICN.
4. Hoazin huppé
L’hoazin huppé est un drôle d’oiseau sud-américain aux couleurs resplendissantes et à la silhouette pour le moins particulière. Pour cette raison, il ne peut être confondu avec un autre oiseau. C’est aussi pour cette identité unique que je l’aime bien. L’espèce apprécie de vivre à proximité des cours d’eau. On la rencontre facilement près du lac Pilchicocha qui borde le Sacha lodge.
Leur alimentation est constituée de plantes à feuilles comme les arums dont ils raffolent. Revers de la médaille, la valeur nutritive des plantes consommées sont faibles, ce qui oblige les hoazins huppés à manger régulièrement, ce qui entraîne une digestion lente à l’image des ruminants.
La population mondiale de l’hoazin huppée n’est pas menacée, mais les effectifs sont en constantes baisses.
5. Tyran licteur
Le tyran licteur est un passereau de la famille des Tyrannidae, unique représentant du genre Philohydor. En Amazonie équatorienne, c’est la sous-espèce Philohydor lictor lictor qui peut être observée.
Près du restaurant du Sacha Lodge, plusieurs nids permettent de voir l’espèce de près.
6. Loutre géante
La loutre géante est un mammifère d’Amérique du Sud. C’est le plus grand carnivore de la famille des Mustelidae. C’est aussi le seul représentant du genre Pteronura. Sa taille peut atteindre 170 cm. Les mâles sont plus gros avec un poids maximal de 45 kg contre 22 à 27 kg pour les femelles. C’est un animal sociable qui vit en groupe, généralement composé de 3 à 8 membres. Il arrive parfois que la taille du groupe soit plus importante.
La loutre géante est diurne et habite les milieux aquatiques. Son aire de répartition a été fortement réduite ainsi que ses effectifs à cause du braconnage et de la perte de son territoire par l’Homme. Elle reste cependant bien présente au Pantanal au Brésil et en Amazonie, particulièrement le long du fleuve Amazon et Napo.
7. Mygale
Il existe environ 3 600 espèces d’araignées vivant dans le bassin amazonien, dont beaucoup ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde. Parmi ses araignées, les mygales sont bien représentées et sont assez communes. Le meilleur moyen pour les observer est de faire une randonnée nocturne avec un guide naturaliste.
Attention aux faux amis :
Les anglophones appellent tarantula les araignées que les francophones nomment mygale.
8. Grenouilles
On estime qu’il y a plus de 1000 espèces de grenouilles qui vivent dans le bassin amazonien. Parmi les grenouilles équatoriennes, les Dendrobatinae comprennent 55 espèces réparties dans huit genres différents. Bien que les couleurs vives soient splendides à observer, ne touchez pas une grenouille colorée, car chez les Dendrobatinae il y a une corrélation entre couleurs vives et toxicité.
Comme pour les mygales, c’est lors d’une sortie nocturne que les chances de les observer sont les plus grandes.
9. Cassique roussâtre
Le cassique roussâtre est une espèce d’oiseau de la famille des ictéridés qui vit en Amérique du Sud. Il existe sept sous-espèces différentes. L’habitat de l’espèce est composé de lisières forestières, de rives de cours d’eau et de lacs et de varzeas (forêt amazonienne inondée par la crue).
Le cassique roussâtre niche en colonie dans un ou plusieurs arbres, parfois avec le cassique cul-jaune. Son aire d’alimentation se trouve dans la canopée. Depuis le sol, il n’est pas facile à repérer. Certains lodges, comme le Sacha Lodge, disposent de tours et ponts d’observation. Ce sont de bons promontoires pour observer le cassique roussâtre.
10. Anhinga d’Amérique
L’Anhinga d’Amérique (Anhinga anhinga) est une espèce d’oiseau aquatique de la famille des Anhingidae vivant sur l’ensemble du continent américain. Il se distingue de ses congénères asiatiques et africains par la teinte gris argenté nettement plus développée sur les scapulaires et les couvertures alaires.
L’Anhinga d’Amérique apprécie tout particulièrement les eaux douces intérieures, rivières à faible débit, marais, lacs et réservoirs artificiels. C’est un excellent nageur, sur et sous l’eau. Il plonge pour pêcher des poissons mais aussi des grenouilles, des serpents, des crustacés ou toutes sortes d’animaux aquatiques.
Saviez-vous que le mot « Anhinga » vient de la langue tupi du Brésil et veut dire « oiseau-diable » ou « oiseau-serpent » ?
11. Amazone poudrée
L’amazone poudrée (Amazona farinosa) est un oiseau qui appartient à la famille des Psittacidés qui comprend notamment perroquets et perruches.
Son aire de répartition s’étend de l’Amérique centrale au nord de l’Amérique du Sud. En Amazonie, on peut l’observer en vol, mais les meilleures chances sont près des murs d’argile lorsque l’espèce vient se nourrir le matin.
12. Ara bleu
L’ara bleu est un perroquet du genre ara de la famille des Psittacidés. Il s’identifie facilement avec ses couleurs bleu outremer et jaune. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel. Les immatures ont des iris bruns.
Les Aras bleus habitent principalement les varzeas, c’est-à-dire les forêts périodiquement inondées. Ils sont grégaires et peuvent vivre dans des groupes d’une dizaine d’individus, parfois plus. Son régime alimentaire est composé de fruits, de graines, de nectar et d’argile.
L’ara bleu nidifie dans un palmier mort. Il pond en moyenne 2 oeufs.
13. Manakin filifère
Le manakin filifère est un passereau qui appartient à la famille des Pipridés. Le mâle est très impressionnant. Non pas par sa taille car elle ne dépasse pas 12 cm, mais par ses couleurs. Poitrine jaune et dessus de la tête rouge avec des yeux blancs perçants. C’est sûr, il ne laisse pas indifférent. A l’inverse, les femelles arborent une teinte olive assez terne avec une pointe de jaune sur la poitrine et le menton.
Le manakin filifère est un oiseau du bassin amazonien. Il fréquente les forêts humides ou les forêts sèches proches de points d’eau.
14. Chauve-souris à long nez
L’Amazonie compte une large diversité d’espèces de chauves-souris avec plus de 160 espèces connues à ce jour. Rien que sur les 2000 hectares de la réserve privée de Sacha on en compte 50. Parmi ces espèces, la chauve-souris à long nez ou nasin des rivières est une insectivore assez commune. Son poids ne dépasse pas 4 g alors que sa taille est inférieur à 4,3 cm. On la voit tous les matins au Sacha Lodge volant autour du restaurant près du lac, plus occasionnellement de jour.
15. Caïmans
On trouve trois espèces de caïmans en Amazonie équatorienne :
- Le caïman à lunettes (Caiman crocodilus) : Il se distingue des deux autres caïmans peuplant le bassin amazonien équatorien par son iris verdâtre pâle et sa paupière ridée à projection triangulaire.
- Le caïman de Schneider (Paleosuchus trigonatus) : C’est le plus petit crocodilien d’Équateur. Il se distingue également des deux autres caïmans de l’Amazonie équatorienne par l’absence de crête préorbitaire transversale et par la présence d’écailles fortement carénées sur le dos du cou.
- Le caïman noir (Melanosuchus niger) : C’est la plus grande espèce de caïman au monde. Il se distingue des deux autres caïmans d’Amazonie équatorienne par des taches sombres sur la mandibule et une coloration dorsale noirâtre avec des bandes jaunâtres sur le corps et la queue.
J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous cherchez d’autres contenus sur l’Equateur, d’autres articles sont en ligne sur le blog 🙂
Cahier pratique
Comment se rendre en Equateur ?
Vol international jusqu’à Quito. Pour l’Amazonie vol interne jusqu’à Coca et pour les Galápagos, vol vers l’un des deux aéroports : celui de Baltra ou celui de San Cristóbal selon le point de départ de votre croisière ou le lieu de votre séjour (Puerto Ayora ou Puerto Baquerizo Moreno).
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Je vous invite aussi à tester le comparateur de vols Kayak.
Quand se rendre en Amazonie ?
La saison sèche s’étend de décembre à février et la saison humide de mars à novembre.
Avec qui partir en Amazonie ?
Pour organiser votre voyage en Amazonie équatorienne, je vous invite à contacter Enchanted Expeditions avec qui j’ai voyagé en Equateur à l’aide du formulaire ci-dessous. L’agence locale est anglophone et spécialiste de l’Équateur et des Galápagos. Contactez Jonathan, expert sur l’Équateur.
Quels livres emporter avec soi ? Quelles applications ? Quelles ressources sur internet ?
- Equateur et îles Galápagos (Lonely Planet)
- Equateur : les clés pour bien voyager (Glénat) : un guide pratique nature organisé par centre d’intérêts
- Voici deux guides intéressants pour l’identification des animaux aux Galápagos : Wildlife of the Galapagos et Galapagos Wildlife. Les deux guides sont en anglais. J’ai une petite préférence pour le premier ouvrage.
- Pour l’identification des oiseaux sur le continent, je vous recommande l’application Merlin Bird id, elle est gratuite et disponible sur Google Play et Apple Store. L’ouvrage le plus complet est intitulé Birds of Ecuador. Il catalogue plus de 1600 espèces.
- Pour les reptiles, la référence, c’est le site internet Reptiles of Ecuador.
- Concernant les grenouilles, la bible, c’est Amphibians of Ecuador en 4 volumes : volume 1, volume 2, volume 3 et volume 4.
Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My-Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturalistes pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’accompagne aussi des voyages photo qui offrent la possibilité de progresser en photographie tout en bénéficiant d’excellentes conditions d’observation et de prises de vue.
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