La réserve de tigres de Kanha qui détient aussi le statut de parc national est l’une des 50 réserves de tigres d’Inde. En décembre 2016, j’ai effectué trois safaris dans cette réserve avec Shanti Travel, spécialiste des voyages en Asie, avec l’espoir de pouvoir observer le tigre et le barasingha, un cervidé endémique au centre de l’Inde.

La réserve de tigres de Kanha
La réserve de tigres de Kanha est le second parc national que nous découvrons en Inde, ma femme et moi, après celui de Pench dans le sud de l’Etat de Madhya Pradesh. Depuis Pench jusqu’au Kanha Earth Lodge où nous dormons, nous roulons 5 heures pour effectuer les 200 km de route qui séparent les deux lodges.
Haut lieu de chasse des britanniques au début du XXème siècle, la réserve de tigres de Kanha est le plus grand sanctuaire du Madhya Pradesh dans les hauts plateaux du centre de l’Inde avec ses 1949 km² qui englobe le parc national (940 km²), la zone tampon et la réserve de Phen. Il est dit que c’est la région qui a inspiré Kipling pour le livre de la jungle.

Kanha est constitué de deux vallées principales : Banjar à l’ouest et Halon à l’est. Couvertes de forêts
Le lodge est situé à environ 30 minutes de la Khatia Gate. Le parc national en compte deux autres, la Mukki et la Sarhi Gate, trop éloigné de notre hébergement. Pour nos trois safaris, nous entrerons donc exclusivement par la Khatia Gate et resterons dans les zones de Kanha et Kisli.
La vidéo de mes safaris au parc national de Kanha
Pour lancer la vidéo de mon safari dans la réserve de tigres de Kanha, cliquez sur l’image.
Le retour du Barasingha
Avant de préparer mon voyage pour l’Inde, je n’avais jamais entendu parler du barasingha. C’est un cervidé imposant d’1m30 au garrot pouvant peser jusqu’à 200 kg. On le nomme aussi cerf de Duvaucel ou cerf des marais et on ne le trouve exclusivement qu’en Inde et au Népal.
Dans le parc national de Kanha, on ne rencontre que la sous-espèce Cervus duvauceli branderi. Le barasingha a bien failli disparaître complètement de Kanha dans les années 70. Sa population a chuté de 3 023 têtes en 1938 à 66 en 1970. Quelle en était la raison ? Bien que le barasingha soit un cervidé peu craintif et facilement vulnérable puisqu’il aime les marécages et les grandes prairies humides, on ne peut attribuer son déclin qu’à ses prédateurs, le tigre et le léopard.

Plusieurs autres facteurs ont semble t-il prévalu :
- Le braconnage
- Son alimentation très spécialisée
- La limitation de son habitat à des zones très spécifiques sujettes à des épidémies, des maladies ou des catastrophes naturelles
- La réduction de son habitat en lien avec la pression des zones de pâturage consécutive à l’augmentation d’autres espèces d’ongulés (cerf axis principalement) en vue de développer la population du tigre
- Son faible instinct de préservation

Aujourd’hui grâce aux efforts du parc national et à la réintroduction de 500 barasinghas, le cervidé a considérablement augmenté sans que je puisse connaître l’estimation de la population.
Parmi les herbivores, nous observerons également le cerf axis, le sambar et le gaur.
Des oiseaux en pagaille
Avec près de 300 espèces d’oiseaux répertoriées, le parc national de Kanha est une belle destination pour l’observation de l’avifaune même si elle n’est pas facile à observer (encore moins à photographier) en décembre en raison de la densité de la végétation.
Voici quelques espèces observées : ibis noir, cormoran de Vieillot, perruche alexandre, pie-grièche brune, Pie-grièche schach, vanneau indien, crabier de Gray, serpentaire Bacha et rollier indien.
Langur Semnopithecus entellus et le sanglier sont sans doute les deux espèces que nous avons le plus croisé avec le cerf axis.

Tigre en vue !
Le tigre est le roi de la jungle dans le parc national de Kanha. Aujourd’hui, sa population remonte mais reste encore fragile, notamment en raison du braconnage. Fin 2016, le cadavre d’un mâle a été découvert avec ses pattes coupées comme le révèle Hindustantimes.
Selon mon guide, on comptabilise aujourd’hui environ 90 adultes et une vingtaine de tigreau. Des appareils photos de surveillance permettent aujourd’hui de faire les comptages dans le parc national de Kanha. J’ai vu le tigre à Kanha, furtivement mais je l’ai vu. Voici comment s’est faite cette rencontre.

C’était le matin lors de mon second safari. Alors que le soleil venait de se lever et que l’atmosphère était encore paisible, je photographie cette ambiance si particulière où les rayons du soleil déchirent l’espace. Lorsque le cri d’un cerf axis retentit. En moins de deux secondes, le chauffeur redémarre le Maruti Gypsy en direction de l’alerte. A 200 mètres devant nous, un tigre traverse la piste et s’enfonce dans la forêt. Lorsque le 4×4 arrive à sa hauteur, il est encore à 10 mètres de nous. La Gypsy ne s’est pas encore immobilisée, le tigre tourne la tête, je shoote. Il passe derrière un énorme tronc et s’en va définitivement. La rencontre n’a pas duré plus de 10 secondes. Je vérifie mes photos. Ma vitesse était trop lente et mon diaphragme un poil trop fermé. De toute façon, la photo a un flou de bougé. Difficile de faire mieux dans un 4×4 qui n’était pas encore à l’arrêt.

Je pense que c’est une femelle sans en être sûr à 100%. Nous avons si peu vu ce tigre. Ce fut court mais réellement excitant. Ça sera ma seule rencontre avec le tigre dans le parc national de Kanha mais j’en verrais plus tard dans d’autres réserves de tigres en Inde. Avant de partir, lisez mon articles qui présente 5 façons de pister le tigre.

Côté Pratique
Comment s’y rendre ?
Vol international jusque Delhi suivi d’un vol interne jusque Jabalpur.
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Quelle est la meilleure période pour un safari à Kanha ?
Le parc national de Kanha est ouvert d’octobre à fin juin.
Novembre à février est une période particulièrement propice à l’observation des oiseaux mais à cette époque de l’année, il est plus difficile de voir le tigre car la végétation est plus dense et feuillue. Les meilleures chances d’observation du tigre sont de mars à mai.
Guided d’observation
En ornithologie, la référence est le guide Birds of the Indian Subcontinent de Richard Grimmett, Carol Inskipp et Tim Inskipp. C’est celui que j’ai utilisé en Inde. Une application est aussi disponible mais tant qu’elle ne sera pas mise à jour, je la déconseille car on ne peut faire une recherche qu’en tapant le nom de l’espèce en anglais ou en latin. Lorsque l’on ne connait pas l’oiseau en question, c’est loin d’être pratique !
Du côté des mammifères, je conseille vivement l’ouvrage Indian Mammals: A Field Guide de Vivek Menon.
Où Dormir ?
Le Kanha Earth Lodge bien qu’à 30 minutes de distance de la porte Khatia reste un très bel hébergement avec d’excellents guides naturalistes (bien meilleurs que ceux que j’ai pu avoir). Il y a cependant des lodges plus près de l’entrée du parc national, par exemple :
- Le Bagh Villas Jungle Camp & Spa et ses tentes de safari de luxe
- Le Sterling Kanha à 6 km de la porte d’accès de Kanha
Avec qui voyager en Inde ?
Pour votre voyage et vos safaris en l’Inde (y compris pour des activités de trekking ou de tourisme), je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence de voyage francophone avec qui je travaille en Inde. Je l’ai sélectionné pour son sérieux et sa capacité à répondre aux demandes personnalisées. Contactez Clémentine, Experte sur l’Inde.

Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturaliste pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’encadre aussi des voyages photo.
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