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Quels oiseaux observer l’été au parc du Marquenterre ?

Mi-juillet, je viens de passer deux excellentes journées à observer les oiseaux dans le parc du Marquenterre en baie de Somme. Quels oiseaux peut-on voir l’été au parc du Marquenterre ? Focus sur quelques observations réalisées.

Les oiseaux du parc du Marquenterre en été

L’été au parc du Marquenterre, les visiteurs peuvent observer grosso-modo les mêmes oiseaux que lors du printemps si l’on fait exception des premières arrivées d’oiseaux migrateurs. La nidification se termine. Au printemps, on observe de nombreuses espèces fabriquer le nid sur lequel les oiseaux vont couver les œufs. Certaines espèces ont déjà leurs poussins. L’été, les oisillons deviennent grands, parfois même presque aussi grands que leurs parents.

Les mouettes sont presque toutes parties

Aux observatoires 1, 2 et 3, je me souvenais avoir assisté au printemps à une cacophonie de mouettes rieuses et mouettes mélanocéphales. En cette mi-juillet, le gros des deux colonies est parti depuis moins de 10 jours. Au plus fort de la saison, la colonie de mouettes rieuses a compté 700 couples et celle de mélanocéphale environ 400 couples. En une semaine, plus de 2000 oiseaux ont quitté le parc du Marquenterre si on tient compte aussi des juvéniles.

Sur ces postes d’observation, d’autres espèces partagent le même espace : quelques tadornes de Belon, des foulques macroules, quelques sternes Caugek, des avocettes élégantes, des échasses blanches, quelques huitriers pie, chevaliers gambettes et guignettes.

Les cigogneaux vont bientôt partir en migration

Le parc du Marquenterre est une terre d’accueil toute l’année pour les cigognes. Les cigogneaux ont bien grandi. Ils sont quasiment de la taille de leurs parents. Pour les différencier, il faut regarder le bec : entièrement rouge chez l’adulte, il a la pointe sombre chez les juvéniles. Depuis une semaine, ils ont commencé leurs premiers envols pour se nourrir dans les champs. A la fin juillet, toutes les cigognes blanches juvéniles vont quitter le parc du Marquenterre pour entamer leur migration vers l’Espagne, le Maroc et l’Afrique de l’ouest. Les adultes doivent d’abord finir leur mue avant d’entamer leur migration. Mais tous ne partiront pas. Certains spécimens restent dans le parc du Marquenterre.

Juillet est aussi un bon moment pour observer la cigogne noire en migration qui profite des courants d’air chaud pour quitter la Pologne, l’Allemagne ou la Belgique pour se diriger vers l’Afrique tropicale. Un individu a été observé le 14 juillet.

Beaucoup d’échec de nidifications chez les avocettes élégantes

L’avocette élégante porte bien son nom. Ce limicole, au bec unique et son costume noir et blanc, est un oiseau autant facile à identifier que magnifique. Malheureusement en cette année 2021, la grande partie des nichés au parc du Marquenterre a échoué à cause des pluies et des niveaux d’eau exceptionnellement élevés. Beaucoup de nids ont tout simplement été noyés par les intempéries de ce printemps.

La nidification tardive du grèbe à cou noir

Au parc du Marquenterre, on peut observer trois espèces de grèbe : le grèbe huppé, le grèbe castagneux et le grèbe à cou noir.

Le grèbe huppé arbore encore son plumage nuptial. Il va bientôt le quitter. Le juvénile a un plumage bien différent des adultes. Il est brun-grisâtre sur le corps. Quant à la tête, elle est striée de noir et blanc. Le jeune grèbe reste rayé jusqu’au changement de plumage avant l’hiver.

Le grèbe castagneux est le plus petit et le plus trapu des grèbes. Lui aussi porte encore son plumage nuptial. Pendant un bon moment, j’ai observé les allers et venus des familles de castagneux le long des berges des plans d’eau. J’ai pu assister à des scènes de nourrissage. C’est toujours aussi beau à voir !

Chez tous les grèbes, le nid est construit avec des branchages et des roseaux de façon à constituer une sorte de petit radeau, plus ou moins flottant, amarré à la rive ou dans les roseaux. A l’observatoire n° 3, un couple de grèbe à cou noir était encore en train de couver. Comment expliquer que ce couple couvait deux œufs alors que d’autres nourrissaient leurs petits ? Lorsqu’une portée est un échec, et si le temps de la nidification n’est pas terminé, les oiseaux essaient à nouveau de se reproduire. C’est ce qui s’est passé avec ce couple de grèbe à cou noir. Il arrive souvent que les échecs soient dus à la prédation. Au parc du Marquenterre, certaines cigognes blanches se sont spécialisées dans la prédation de nids. Et oui, les cigognes sont carnivores !

Les fuligules ont niché au parc du Marquenterre

Au parc du Marquenterre, on peut observer le fuligule milouin et le fuligule morillon. Lors de la saison de nidification, leur présence est actée mais en tout petit nombre. Seul un ou deux couples des deux espèces nichent. C’est donc une observation sympa à faire. L’hiver, ils sont plus présents. Au 17 janvier 2021, le comptage révélait 208 milouins et 73 morillons.

Les spatules blanches, symbole du parc du Marquenterre

Les spatules blanches, c’est l’un des oiseaux symboles du parc du Marquenterre et du littoral picard. L’espèce niche dans la héronnière depuis 2000. Aujourd’hui, c’est environ 80 couples qui nichent sur les hauteurs des pins. Quelques couples hivernent également sur le site.

Juillet est le mois où les juvéniles, déjà aussi grands que les adultes, se rassemblent sur les gagnages pour se nourrir. Mais, il suffit de l’arrivée d’un adulte pour observer des comportements de mendicité. Pourquoi pêcher par soi-même quand les adultes peuvent nourrir sans fournir d’effort !

Dès la fin août, les spatules blanches commencent à rejoindre leur quartier d’hiver en direction de l’Afrique de l’ouest et en particulier le parc national du banc d’Arguin en Mauritanie et dans le delta du fleuve Sénégal qui accueille une grosse partie des spatules blanches venant d’Europe de l’Ouest. Fin septembre, le gros de la colonie est parti. Mais il n’est pas rare de voir dans le courant du mois de septembre des spatules blanches en migration venant des Pays-Bas.

J’adore photographier les spatules blanches en vol à contre-jour. Les primaires et secondaires sont presque translucides. Décidément, je suis fan de cet oiseau unique.

Et aussi…

L’été est également une bonne période pour observer les batraciens, libellules et papillons. 10 espèces de batraciens vivent dans le parc du Marquenterre