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Observer les oiseaux au parc du Marquenterre au printemps

Je viens récemment de passer deux nouvelles journées dans le parc du Marquenterre en Baie de Somme en France pour observer les oiseaux depuis les chemins et les observatoires. Retour sur cette expérience.

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre est un parc ornithologique situé dans la Somme. Ses 200 ha de marais, dunes et roselières, entre terre et mer font partie intégrante de la Réserve Naturelle de la Baie de Somme, site du Conservatoire du Littoral. Amis ornithologues, le parc du Marquenterre va vous ravir.

Trois chemins et 13 observatoires permettent d’observer des milliers d’oiseaux parmi plus de 300 espèces comptabilisées.

J’ai le projet de découvrir le parc du Marquenterre au fil des 4 saisons car chaque saison a son intérêt.

Les mouflons méditerranéens

A peine arrivé sur le parking du parc du Marquenterre que j’observe deux mouflons méditerranéens mâles. Ils ont été introduits dans le massif dunaire du Marquenterre dans les années 80 pour leur qualité d’herbivore et afin de remplacer le lapin de garenne dont la population a largement été décimé par la myxomatose. Environ 250 mouflons vivent en liberté dans le massif dunaire du Marquenterre. Sa population est régulée par un plan de chasse.

Les colonies de mouettes

L’observatoire n°1 offre une très grande proximité avec une colonie de mouettes rieuses sur 6 îlots et en bordure de l’observatoire. A y regarder de plus près, j’observe également des mouettes mélanocéphales.

Comment distinguer les deux espèces ? Trois caractéristiques physiques permettent de ne pas se tromper :

  • La tête de la mouette rieuse est couleur chocolat, celle de la mélanocéphale est noire (pour un adulte en plumage nuptial)
  • Le bec de la mouette rieuse est rouge terne, celui de la mélanocéphale est rouge vif avec une tâche noire sur le bout du bec
  • En vol, le plumage de la mouette mélanocéphale est nettement plus blanc que celui de la mouette rieuse

La colonie est très active avec des va-et-vient incessants des mouettes depuis et vers le nid.

Je me rendrais trois fois sur l’affût en deux jours. J’y observerai aussi des chevaliers gambettes, une poule d’eau, un canard souchet, deux avocettes élégantes et un huitrier pie.

Les observatoires 2 et 3 permettent d’observer les mêmes espèces à une distance plus éloignée sans pouvoir faire de photos. J’y ai observé aux jumelles des grèbes à cou noir, magnifique plongeur ainsi que des tadornes de Belon et un couple de faisan de Colchide.

Observation des poussins

Le printemps, c’est la saison des naissances chez de nombreux oiseaux. C’est un plaisir toujours renouvelé que d’observer les oiseaux et leurs poussins.

Durant ces deux jours, j’ai pu observer de nombreuses scènes de foulques macroule nourrissant leurs poussins de végétaux qu’ils vont chercher dans les plans d’eau peu profonds. C’est d’ailleurs assez incroyable de voir les jeunes foulques avec leur corps velu et leur tête rouge et jeune. Au bout d’un an, ils ont déjà bien changé.

Autre espèce commune mais que je découvre toujours avec beaucoup de joie : les cygnes tuberculés. Quasiment tous les couples croisés étaient suivis de leurs jeunes. Chez certains couples de tadornes de Belon c’était aussi le cas.

Le parc du Marquenterre dispose de plusieurs plateformes permettant aux cigognes blanches de nicher. Lorsque l’adulte se tenait debout, je pouvais voir la ou les têtes des jeunes émerger du nid. Une pré-ado dira à sa mère que « c’est trop chou ». J’ai voulu éviter de lui dire que la dite cigogne avait quelques minutes plus tôt manger un poussin foulque macroule. Car oui la cigogne est carnivore et certains individus se sont spécialisés au parc du Marquenterre dans la chasse aux poussins. Toujours aussi chou ? Ainsi va le cycle de la vie…

La grande aigrette en plumage nuptial

A l’observatoire n°5, j’observe une grande aigrette en plumage nuptial. On l’observe généralement l’hiver en France mais depuis quelques années, certains individus nichent dans le parc du Marquenterre.

En plumage nuptiale, plus de bec jaune mais place à un bec noir, apparition d’aigrettes sur le dos, le bas du cou et la poitrine, les lores deviennent verts et les pattes rougeâtres. Il faut bien modifier son apparence et mettre toutes les chances de son côté avant les parades nuptiales.

La colonie de grands cormorans

Entre les postes d’observation 5 et 6, une palissade avec des ouvertures a été créée il y a peu. En tout cas, elle n’y était pas lors de ma dernière visite au parc du Marquenterre en décembre 2018. Cette palissade fait face à une colonie de grands cormorans.

Une guide naturaliste du parc m’indique que 157 couples ont été comptabilisés sur 5 colonies différentes. C’est assez impressionnant. Les adultes arborent leur plumage nuptial que les immatures obtiendront au bout de trois années.

La colonie est active et bruyante, ce qui contraste pas mal avec les observations d’individus seuls qui émettent peu de bruit. Certains grands cormorans reviennent avec des branchages pour améliorer le nid. Contrairement aux cigognes blanches qui confectionnent un nid solide, celui des grands cormorans est assez sommaire et ils doivent souvent le consolider.

L’activité de la héronnière

Le parc du Marquenterre dispose d’une héronnière impressionnante au cœur de la pinède. Cigognes blanches, spatules blanches, hérons cendrés, bihoreau gris et hérons garde-bœufs y ont leur nid. On l’observe aux jumelles depuis la plateforme d’observation n°13. Quel plaisir d’observer les incessants allers-retours, en particulier des spatules blanches qui vont chercher dans les alentours des branchages pour consolider les nids. Mon conseil pour la photographie est de vous placer sur le chemin devant l’observatoire n°13 qui fait face à une clairière. A coup sûr, les spatules blanches, cigognes blanches et hérons cendrés passeront au dessus de votre tête.

Si photographier la héronnière vous intéresse, je ne peux que vous conseiller l’affût du domaine du Marquenterre qui jouxte le parc du Marquenterre. Le parc du Marquenterre dispose aussi d’un affût photo intéressant pour photographier la spatule blanche et d’autres espèces à ras de l’eau. Revenir l’été au parc du Marquenterre est intéressant pour observer les oisillons qui ont grandit et qui s’apprêtent pour certains à partir en migration.

Cahier pratique

Quel guide ornithologique ?

Le guide ornitho : la référence pour l’observation des oiseaux en Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient. Existe aussi en application IOS et Android.

Où dormir ?

Je vous recommande deux adresses testées :

  • Hôtel et restaurant du Cap Hornu  : Situé à Saint-Valery-sur-Somme de l’autre côté de la Baie de Somme, il est implanté dans un beau parc de 15 hectares. Très bonne table disposant d’une carte entre terre et mer.
  • Le domaine du Marquenterre situé juste à côté du parc : il propose des résidences de vacances en self-catering. Restaurant La Garinière sur place. Organisation d’activités et location d’affûts photo (héronnière, mouflon et sanglier).

Où manger ?

Il est interdit de manger à l’intérieur du parc du Marquenterre. Un restaurant, la « tablée du Marquenterre » propose une cuisine de saison avec des produits locaux.

Vous n’avez pas de jumelles ?

Le parc du Marquenterre loue des paires de jumelle à partir de 4 €. A ce prix là, ne vous en privez pas si vous n’en n’avez pas.

Plus d’infos sur le parc du Marquenterre

Lisez mon article « Ornithologie au parc du Marquenterre au fil des saisons » ou rendez-vous directement sur le site ou le blog du parc du Marquenterre.

Plus d’infos sur la Baie de Somme et la Somme

Les sites internet de Somme Tourisme et de l’Office de Tourisme de la Baie de Somme comportent toutes les informations pratiques pour organiser votre séjour dans la Somme et la Baie de Somme. Ce sont aussi une mine d’inspiration incroyable pour explorer les environs du parc du Marquenterre.

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