J’ai eu l’occasion d’observer les oiseaux dans la forêt de Sinharâja lors de mon voyage naturaliste au Sri Lanka. La forêt est bien connue des ornithologues pour ses oiseaux endémiques. Retour sur cette expérience et conseils pratiques.
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La Réserve Forestière de Sinharâja
La Réserve Forestière de Sinharâja se trouve au Sri Lanka au sud-est de la capitale Colombo. D’une superficie de 11 187 hectare, elle constitue la dernière zone viable de forêt tropicale humide primaire du pays. A ce titre, elle a été déclarée site du patrimoine de l’UNESCO en 1988. C’est le site naturel au Sri Lanka qui comporte la plus grandes biodiversité.
La Réserve Forestière de Sinharâja compte 64% d’arbres endémiques au Sri Lanka 16 espèces sont considérés comme rares. La forêt abrite 50 % des espèces endémiques de mammifères et de papillons du Sri Lanka ainsi que 23 des 34 oiseaux endémiques du pays.
Sinharâja signifie le « Roi Lion » et selon le folklore local, un lion légendaire vivait autrefois dans cette forêt.

Quels sont les oiseaux endémiques de la forêt de Sinharâja
Sur les 34 oiseaux endémiques du Sri Lanka, 25 vivent dans la réserve forestière de Sinharâja. En voici la liste : galloperdrix de Ceylan, Coq de Lafayette, pigeon de Ceylan, perruche de Layard, oryllis de Ceylan, coucal de Ceylan, malcoha à face rouge, petit-duc de Sérendip, chevêchette à dos marron, calao de Ceylan, barbu à front d’or, barbu de Hume, pic de Tickell, pic de Ceylan, bulbul à tête noire, grive à ailes tachetées, cratérope de Ceylan, akalat à calotte brune, garrulaxe à tête cendrée, pirolle de Ceylan, étourneau de Ceylan, mainate de Ceylan, grive de Ceylan, pomatorhin de Ceylan et le drongo drongup.
A noter qu’on trouve aussi le podarge de Ceylan et trogon de Malabar qui sont endémiques au sous-continent indien.
Quelle est la meilleure période pour découvrir Sinharâja ?
La réserve forestière de Sinharâja est ouverte toute l’année. La mousson s’étale de mai à août. C’est la période la moins favorable pour visiter Sinharâja mais gardez en tête qu’il pleut toute l’année. La canopée étant si dense que cela peut ne pas poser de problème. Les mois les moins pluvieux sont entre janvier et mars et en septembre.
prévoyez tout de même pour chacune de vos sorties à Sinharâja une veste de pluie ou un poncho, des chaussures de marche et un pantalon.

Balade naturaliste dans la forêt de Sinharâja
Nous voilà parti pour une balade naturaliste de cinq heures accompagnée d’un guide assermentée par la réserve forestière de Sinharâja. Sa présence est obligatoire, il est en effet formellement interdit de pénétrer dans la forêt sans guide.
Le guide passe nous prendre à notre hôtel et nous entrons à pied dans la Réserve forestière de Sinharâja par la Pitadeniya entrance. Nous ferons 5,3 km aller et reviendrons par le même chemin à un rythme très tranquille car l’objectif n’est pas d’amasser des kilomètres mais de s’ouvrir à la forêt et à ses habitants : les écouter, les voir et les photographier. (e) indiquent les espèces d’oiseaux endémiques que nous avons entendu, observés ou photographiées à Sinharâja.

Les premières observations : oiseaux, insectes et lézards, parfois endémiques
Assez vite, nous entendons le pigeon de Ceylan (e) puis nous observons trois individus aux jumelles. Il est trop haut dans la canopée pour le photographier. Plus loin c’est une colombine turvert que je pourrais prendre en photo. J’apprécie son plumage contrasté et son bec rouge.
Puis, nous croisons près du chemin notre premier lézard, un agame arlequin, l’un des plus communs du Sri Lanka. Il vit partout entre le niveau de la mer et 1000 m. Quelques mètres après un agame du Sri Lanka (e) se tient tête tendu le long d’un tronc. C’est l’une des quatre espèces de lézards calotes endémiques du Sri Lanka. Mais ma préférence va au lézard Kangourou Sri-lankais. On aura aussi croiser pendant notre balade le lézard à tête de lyre (e) – Lyriocephalus scutatus – facilement reconnaissable avec son appendice rostral globulaire.
Nous ne sommes pas en reste avec les insectes. On croise un mille-pattes noir géant (Spirostreptus centrurus) puis une mante-religieuse, une araignée Nephila pilipes jalorensis, une punaise lanterne (Pyrops maculatus) et une sauterelle à face blanche (Cingalia dubia).
Rencontre avec le podarge de Ceylan
L’oiseau qui fera ma journée est le podarge de Ceylan, endémique au sous-continent indien. J’avais le rêve fou de le photographier. Une femelle je pense de part sa coloration et l’absence de bande blanche à l’arrière du cou. L’oiseau ne décolle pas à notre approche. D’ailleurs quand il se sent en danger, c’est un oiseau qui étire sa tête vers la cime des arbres et s’immobilise. C’est maintenant l’heure du repos puisque c’est un oiseau nocturne et crépusculaire et le podarge de Ceylan apprécie tout particulièrement faire sa sieste dans les massifs de bambous. Nous avons de la chance car il aurait pu être perchée beaucoup plus haut.

Les animaux près des bungalows de forestiers Niwahana
Contrairement à ce que vous pourriez peut-être imaginer à la lecture, l’observation n’est pas facile car la forêt est dense, immense et sombre. Dans une des rares trouées face à la rivière Gin Ganga, nous observons un guêpier à queue d’azur et un calao de Ceylan qui décolle dès qu’il nous voit. J’aurais plus de chance plus tard lorsque nous arrivons au niveau des bungalows forestiers Niwahana après avoir traversé la rivière par un pont piéton. Dans la cuisine, le cuistot jette ses restes de légumes. Apparemment le calao de Ceylan (e), le coucal de Ceylan (e) tout comme l’écureuil palmé de Layard (e) en sont friands.
Nous resterons plus d’une heure autour des bungalows. Ici, la forêt est moins dense et les espèces sont plus faciles à observer et à photographier même si cela reste un challenge. Nous entrapercevrons furtivement le pic de Ceylan (e) voler d’un arbre à un autre avant de disparaître. Voici la liste des autres oiseaux que j’ai pu observer ou photographier dans ce secteur de la réserve : tchitrec de paradis, bulbul à tête noire (e), bulbul à sourcils d’or, bulbul des Ghats, timalie à tête noire, gobemouche muttui, dicée de Ceylan (e), dicée à bec rouge et capucin domino. En plus de l’écureuil palmé de Layard (e), j’aurai l’opportunité de photographier deux autres mammifères : l’écureuil géant indien et le semnopithèque blanchâtre (e), l’un des deux singes endémiques du Sri Lanka.
Sur le chemin du retour, je photographierais une grive à ailes tachetées (e) et un tchitrec azuré mâle au nid. Nous observerons également aux jumelles trois pirolles de Ceylan (e). J’aurais temps aimé les photographier. Une belle occasion de revenir dans la réserve forestière de Sinharâja d’autant que je n’ai pas observé non plus le petit-duc de Sérendip. Je m’en réjouis déjà.
Cahier pratique – Sinharâja Forest Reserve
Comment s’y rendre ?
Vol international jusqu’à l’aéroport de Colombo. La réserve forestière de Sinharâja se trouve ensuite à 3h00 de route.
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Pour vous déplacer sur place : deux options :
- Les transports locaux (bus et train) : c’est la façon la plus économique pour se déplacer au Sri Lanka mais c’est aussi la plus lente. Je la préconise si vous avez beaucoup de temps.
- La location de voiture avec chauffeur : c’est la façon que je préconise si vous n’avez que deux ou trois semaines au Sri Lanka. Je préconise fortement un chauffeur si vous n’avez jamais roulé en Asie. C’est un vrai sport.
Portes et prix d’entrée
Il y a quatre portes d’entrée pour visiter la réserve forestière de Sinharâja :
- Kudawa entrance près de Weddagala au nord
- Kurulugala entrance au sud-est près de Deniyaya
- Pitadeniya entrance près de Deniyaya au sud.
- Lankagama entrance au sud également
La réserve forestière de Sinharaja est ouverte aux visiteurs de 6h30 à 18h00. Notez que le bureau de réservation de billets ferme à 16h30.
Les frais d’entrée pour les adultes étaient de 644 Rs et de 325 Rs pour les enfants (2023). Il est obligatoire de prendre un guide pour visiter la réserve forestière de Sinharaja. Il vous facturera 1 000 Rs supplémentaires. Les caméras vidéos sont facturées 560 Rs supplémentaires. Il n’y a pas à payer pour les appareils photos.
Avec qui voyager au Sri Lanka ?
Pour votre voyage naturaliste au Sri Lanka, je vous conseille d’adresser votre demande de voyage sur mesure auprès de l’agence de voyage locale francophone avec qui je suis parti. Je l’ai sélectionnée pour son sérieux et sa connaissance de Ceylan. Contactez Catherine, Experte sur le Sri Lanka.
Où dormir près de Réserve forestière de Sinharâja ?
Je vous recommande deux hôtels situés près de l’entrée nord de Weddagala :
Et deux hôtels dans la partie sud près de Deniyaya :
Quel matériel photographier dans la forêt de Sinharâja
Le maître mot, c’est avoir des objectifs lumineux et un boitier photo qui gère bien la montée en iso car la forêt est très sombre par endroit. Je recommande une ouverture à F2.8.
Concernant le matériel photo, voici deux articles pour aller plus loin sur le sujet :
- Quel appareil photo pour la photographie animalière et le safari ?
- Quel objectif pour la photographie animalière ?
Guides de voyage et naturalistes
- Guide du Routard Sri Lanka : guide généraliste pour les voyageurs indépendants.
- Sri Lankan Wildlife aux éditions Bradt (en anglais) : guides naturalistes de petits formats. Parfait pour emporter en voyage et avoir une vue globale de la faune du Sri Lanka.
- Wildlife Sri Lanka : Plus fouillé que le précédent, la taille de l’ouvrage l’empêche toutefois de l’emporter avec soi en voyage (en anglais).
- A Photographic Field Guide To The Birds Of Sri Lanka : présente les 468 espèces du Sri Lanka avec photo. Le livre comprend également des informations sur le climat et la topographie, les ordres et les familles, les résidents, les migrants, les endémiques, les vagabonds et les migrants très rares, la topographie et les principaux sites d’observation des oiseaux (en anglais).
- Birds of Sri Lanka : L’ouvrage d’identification des oiseaux de référence avec des planches à dessin (en anglais).
- A Naturalist’s Guide to the Reptiles of Sri Lanka : la référence pour les reptiles au Sri Lanka (en anglais)

Je m’appelle Grégory et je suis l’auteur de My Wildlife, mon blog sur les safaris, l’ornithologie et l’observation animalière. Si comme moi, tu aimes la nature, suis mes conseils et inspire-toi de mes carnets naturaliste pour voyager en découvrant la vie sauvage. J’encadre aussi des voyages photo.
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